Iran : manifestations de travailleurs et de retraités qui réclament leurs droits

 Des manifestations ont éclaté dans plusieurs villes d’Iran, alors que les travailleurs, les retraités et les familles se rassemblaient contre les difficultés économiques, les salaires impayés et la mauvaise gestion du gouvernement. Des manifestations ont eu lieu à Kermanshah, Bushehr, Marivan, Ispahan et Lamerd, reflétant l’agitation croissante dans le contexte des difficultés économiques actuelles du pays.

À Kermanshah, des retraités du secteur public, dont des enseignants, se sont rassemblés devant le bureau du Fonds national de retraite, exigeant de meilleures retraites et la fin de la corruption. Ils ont scandé des slogans tels que « Mon Iran prospère, que t’est-il arrivé ? » et « Libérez les travailleurs et les enseignants emprisonnés ! Les manifestants ont également réclamé l’éducation gratuite et une répartition équitable des richesses, témoignant de leur profonde frustration face à l’incapacité du gouvernement à répondre à leurs besoins.

À Bushehr, les travailleurs du complexe gazier de South Pars ont organisé leur dixième manifestation hebdomadaire consécutive. Malgré les efforts des forces de sécurité pour réprimer le rassemblement, les travailleurs ont continué à exiger de meilleurs salaires, la sécurité de l’emploi et la mise en œuvre des droits du travail promis de longue date. La province de Bushehr joue un rôle essentiel dans le secteur énergétique iranien, et la persistance de ces manifestations met en évidence le mécontentement croissant des travailleurs chargés de maintenir les infrastructures énergétiques cruciales du pays.

À Marivan, dans la province du Kurdistan, les employés municipaux, rejoints par leurs familles, ont protesté contre les salaires impayés dans la cour du bâtiment municipal. Les travailleurs et leurs familles, confrontés à de graves difficultés financières, ont exigé que leurs salaires soient payés sans plus tarder. La présence de membres de la famille a souligné l’impact des problèmes économiques sur les ménages locaux.

À Ispahan, les chauffeurs de bus urbains ont protesté contre la réduction de leurs rations de carburant diesel, qui a gravement affecté leur capacité à gagner leur vie. De même, à Lamerd, dans la province de Fars, les ouvriers de la Lamerd Cement Company se sont rassemblés devant le siège de leur entreprise pour protester contre les mois de retard de paiement de leurs salaires, ce qui les met dans une situation financière difficile.

Pendant ce temps, à Piran Shahr, dans la province de l’Azerbaïdjan occidental, les forces de sécurité ont abattu Hussein Kamalnia, un kulbar (transporteur de marchandises), qui transportait des marchandises de l’autre côté de la frontière pour subvenir aux besoins de sa famille. Les kulbars sont des individus qui transportent des marchandises à pied entre l’Iran et les pays voisins en raison du manque d’opportunités économiques dans les régions kurdes. Kamalnia, 38 ans, a été sévèrement battu après avoir été blessé par balle et est décédé des suites de ses blessures dans un hôpital de Piran Shahr. Un autre kulbar, Fardin Qalash, a été grièvement blessé lors de l’incident et transféré dans un hôpital d’Urmia.

Ces manifestations, ainsi que les difficultés économiques persistantes et les rapports de violences étatiques, reflètent le désespoir croissant des travailleurs et des retraités iraniens. Alors que l’inflation augmente et que les salaires stagnent, les manifestations signalent une demande plus large de responsabilité, de justice et de droits économiques fondamentaux dans tout le pays.

Source: NCRI