lundi 14 octobre 2024

La vague alarmante d’exécutions en Iran : Un appel à l’action

 – La récente recrudescence des exécutions en Iran a attiré une attention significative, notamment à la suite de la condamnation de trois prisonniers politiques : Behrouz Ehsani, Mehdi Hassani et Javad Vafaï. Ces personnes font partie des nombreuses personnes qui ont été condamnées à la peine de mort sous un régime qui a intensifié sa répression de la dissidence depuis les manifestations qui ont éclaté après la mort tragique de Mahsa Jina Amini en 2022. Les rapports indiquent qu’au moins 300 exécutions ont eu lieu au cours du seul premier semestre 2024, avec une augmentation notable en juillet, où 49 personnes ont été exécutées en un seul mois.

Ciblage systématique des militants

Cette tendance alarmante s’inscrit dans un contexte plus large où les autorités iraniennes ont systématiquement pris pour cible les militants, en particulier ceux associés aux minorités ethniques et aux groupes d’opposition politique. Les Nations unies ont mis en lumière ces violations persistantes des droits de l’homme, demandant que les responsables rendent des comptes et exhortant les pays à exercer leur compétence universelle sur ces crimes. Le rapport de l’ONU de juillet 2024 décrit des décennies d’« atrocités », notamment des exécutions extrajudiciaires et des actes de torture, en particulier à l’encontre des membres de l’Organisation des moudjahidines du peuple iranien (OMPI), qualifiés d’« apostats » par le régime.

Résistance de la base : Les « mardissans exécutions »

En réponse à ce climat d’oppression, des prisonniers iraniens ont entamé des grèves de la faim tous les mardis pour protester contre les exécutions, un mouvement connu sous le nom de « Mardis sans exécutions ». Cet effort populaire reflète la résilience des personnes emprisonnées pour leurs convictions et leur demande de justice et de droits de l’homme. Le slogan est passé de « Femme, vie, liberté » à « Femme, résistance, liberté », soulignant la nécessité d’une action collective contre la tyrannie.

Le rôle des médias internationaux et des gouvernements

Le rôle des médias et des gouvernements internationaux fait également l’objet d’un examen minutieux. Les critiques affirment qu’un silence troublant entoure ces exécutions, ce qui peut s’expliquer par la combinaison de préoccupations locales et d’une désensibilisation aux violations des droits de l’homme à l’échelle mondiale. L’absence de couverture médiatique soulève des questions sur la complicité et la responsabilité morale à l’égard de ceux qui souffrent sous des régimes oppressifs. Depuis l’élection du président Massoud Pezeshkian, perçu comme un modéré, l’Iran a connu un nombre sans précédent d’exécutions – plus de 255 personnes exécutées depuis son entrée en fonction. Cette contradiction met en évidence la façade de réforme alors que le régime poursuit ses pratiques brutales à l’encontre des dissidents. Human Rights Watch a documenté le fait que nombre de ces exécutions sont effectuées sans procédure régulière ni procès équitable, souvent sur la base d’aveux obtenus sous la torture.

Nécessité urgente d’une action mondiale

La réponse de la communauté internationale a été inadéquate ; beaucoup affirment que les relations diplomatiques devraient être subordonnées à l’arrêt des exécutions et au traitement des violations des droits de l’homme. Les militants soulignent que le silence équivaut à une complicité dans ces atrocités. Des personnalités telles que Dominique Attias, président du conseil d’administration de la Fondation des juristes européens, Patrick Baudouin, président d’honneur de la Ligue des droits de l’homme (LDH) et de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), William Bourdon, président fondateur de l’association Sherpa, et Jean-François Legaret, président de la Fondation des droits de l’homme de l’Union européenne, se sont exprimés en faveur de la création d’un groupe de travail sur les droits de l’homme ; Jean-François Legaret, président de la Fondation pour les études du Moyen-Orient (FEMO), Jean-Pierre Mignard, avocat et essayiste, et Gilbert Mitterrand, président de la Fondation Danielle Mitterrand France-Liberté, ont appelé à une action urgente pour empêcher de nouvelles exécutions et soutenir la lutte du peuple iranien pour la liberté. Au fur et à mesure que la situation évolue, il est essentiel que les dirigeants et les organisations du monde entier s’attaquent activement à ces violations des droits de l’homme. L’utilisation par le régime iranien de la peine capitale comme outil de répression politique doit faire l’objet d’une condamnation ferme et d’une action de la part de la communauté internationale afin de garantir que les personnes touchées par ce système brutal rendent compte de leurs actes et obtiennent justice.

Conclusion

Le sort des prisonniers politiques en Iran est un rappel brutal de la lutte permanente pour les droits de l’homme face à la tyrannie. Face à l’augmentation alarmante des exécutions, il est impératif de ne pas fermer les yeux et de mobiliser nos efforts pour soutenir ceux qui luttent pour la liberté et la justice en Iran. Le temps de l’action est venu ; le silence n’est pas une option.

Source : INU/CSDHI 

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