CSDHI – Le ministère allemand des Affaires étrangères a rappelé mardi son ambassadeur en Iran, Markus Potzel, pour consultations et a également convoqué le chargé d’affaires de l’Iran à Berlin suite à l’exécution par l’Iran du dissident irano-allemand Jamshid Sharmahd.
« Nous avons envoyé notre plus vive protestation contre les actions du régime iranien et nous nous réservons le droit de prendre d’autres mesures », a indiqué le ministère sur la plateforme de médias sociaux X.
Le ministère iranien des affaires étrangères a déclaré, selon les médias officiels, que « le soutien apporté à Jamshid Sharmahd contredit les affirmations du gouvernement allemand concernant l’État de droit, la protection des droits de l’homme et la lutte contre le terrorisme ».
Les médias officiels iraniens ont rapporté lundi que les autorités avaient exécuté M. Sharmahd après l’avoir condamné pour terrorisme.
Jamshid Sharmahd, qui possède la double nationalité iranienne et allemande et qui est une figure de l’opposition, était accusé d’avoir organisé l’attentat meurtrier de 2008 contre une mosquée de Chiraz.
Sa famille nie fermement les accusations et affirme que les autorités iraniennes l’ont kidnappé à Dubaï en 2020.
Jamshid Sharmahd, 68 ans, vivait aux États-Unis, où il était porte-parole de Tondar, un groupe cherchant à restaurer la monarchie soutenue par l’Occident qui régnait sur l’Iran avant la révolution islamique de 1979.
La ministre allemande des affaires étrangères, Mme Annalena Baerbock, a condamné l’exécution dans les « termes les plus forts possibles » et a déclaré que M. Jamshid Sharmahd avait été « enlevé en Iran depuis Dubaï, détenu pendant des années sans avoir bénéficié d’un procès équitable et maintenant tué ».
Elle a ajouté que le gouvernement allemand « a clairement fait comprendre à Téhéran, à maintes reprises, que l’exécution d’un ressortissant allemand aurait de graves conséquences ».
L’Allemagne a expulsé deux diplomates iraniens en 2023 en raison de la condamnation de M. Jamshid Sharmahd.
Le porte-parole du département d’État américain, Matthew Miller, a déclaré lundi : « Nous avons depuis longtemps indiqué clairement que nous nous opposons à la façon dont l’Iran procède aux exécutions, souvent d’une manière qui viole fondamentalement les droits de l’homme ».
M. Jamshid Sharmahd a été condamné à la peine de mort en 2023 pour « corruption sur terre », terme que les autorités iraniennes utilisent pour désigner un large éventail d’infractions, y compris celles liées à la morale islamique.
L’agence de presse iranienne Mizan a indiqué que son exécution avait eu lieu lundi matin, mais n’a pas donné d’autres détails.
Certaines informations ont été fournies par l'Associated Press, Reuters et l'Agence France-Presse.
Source : VOA
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