dimanche 13 octobre 2024

L’effondrement économique : le régime iranien alimente la pauvreté, l’inflation et les troubles

 Le déclin économique de l’Iran sous le régime clérical s’est accéléré, alimenté par une corruption endémique, une mauvaise gestion et des politiques qui nuisent de manière disproportionnée à la population. Malgré les promesses de réformes, les récents développements sous le nouveau président, Masoud Pezeshkian, n’ont fait qu’intensifier la frustration de la population.

Pezeshkian, qui a pris ses fonctions il y a deux mois, a d’abord fait une série de promesses, mais à la fin du deuxième mois, il est devenu clair que son administration continuait sur la même voie destructrice que son prédécesseur, Ebrahim Raisi. Selon les médias d’État, des secteurs critiques de l’économie ont connu des hausses de prix sans précédent, les produits de première nécessité devenant inabordables pour beaucoup. Par exemple :

  • Le prix du pain a augmenté jusqu’à 200 %.
  • Le coût de l’eau et du logement a également grimpé en flèche.
  • La démolition de maisons de fortune appartenant aux pauvres des villes à la périphérie des villes s’ajoute à la misère économique généralisée, aggravant le problème des sans-abri et l’insécurité des communautés vulnérables.
  • Les affrontements entre les autorités municipales et les vendeurs de rue, qui tentent simplement de gagner leur vie, se sont également intensifiés, alors que le régime réprime toute forme d’activité économique informelle.
  • La volonté incessante du régime d’augmenter les prix du carburant devient de plus en plus évidente, avec des changements de politique quasi constants visant à préparer la population à une forte hausse.
  • L’inflation et la hausse des coûts poussent de plus en plus d’Iraniens dans la pauvreté, avec peu d’espoir de soulagement, car le gouvernement reste concentré sur des mesures oppressives plutôt que sur des réformes significatives.
  • La mauvaise gestion économique a laissé les riziculteurs du nord de l’Iran au bord de la ruine financière, car le gouvernement continue d’importer du riz étranger, laissant le riz produit localement invendu et gaspillé.
  • Les rues surpeuplées de Téhéran sont également devenues un sujet de discorde.
  • La police a signalé que plus de 9 millions de véhicules et de motos doivent être réglementés, ce qui laisse entrevoir une possible tendance à prélever davantage d’impôts sur des citoyens déjà en difficulté.

La crise économique se reflète de manière particulièrement flagrante dans le taux d’inflation stupéfiant de l’Iran, qui est devenu incontrôlable alors que le régime continue d’imprimer de la monnaie. Les statistiques officielles révèlent que l’indice de misère de l’Iran a atteint 49,1 % en 2023, contre seulement 19,3 % en 2016. Cette augmentation de près de 30 % de l’indice met en évidence les difficultés croissantes auxquelles est confronté le peuple iranien, de plus en plus de citoyens tombant sous le seuil de pauvreté.

Le manque d’alignement des salaires sur l’inflation a exacerbé les inégalités. Malgré les protestations généralisées et les revendications pour de meilleurs salaires, le régime n’a pas réussi à mettre en œuvre une quelconque modification des salaires, laissant les travailleurs incapables de faire face à la hausse du coût de la vie. Associée à une augmentation continue des liquidités, il est évident que les politiques économiques du régime alimentent l’inflation, aggravant la crise financière pour les Iraniens ordinaires.

L’économie iranienne fonctionne selon un modèle inhabituel où un troisième secteur, dominé par des entités comme le Corps des gardiens de la révolution islamique (IRGC) et diverses fondations liées au guide suprême Khamenei, exerce un énorme pouvoir économique. Ces organisations, comme l’Exécution de l’ordre de l’imam Khomeini (EIKO) et l’Astan Quds Razavi, bénéficient d’exonérations fiscales, contrôlent de vastes ressources nationales et fonctionnent sans rendre de comptes. Ce troisième secteur fonctionne essentiellement en dehors de l’économie régulière, ce qui a conduit à l’échec des efforts de privatisation. La privatisation, censée réduire le secteur public pléthorique, a au contraire donné du pouvoir à des entités quasi étatiques qui monopolisent des industries clés tout en échappant à toute surveillance.

Même les médias d’État, comme Fars News, reconnaissent que la privatisation a eu des effets négatifs, avec la vente d’importants actifs publics à des banques et à des organisations publiques plutôt qu’à de véritables entreprises privées. Cette concentration de la richesse entre les mains de quelques entités a aggravé les inégalités économiques en Iran et creusé l’écart entre l’élite du régime et la majorité appauvrie.

L’incapacité du régime à lutter contre la pauvreté rampante est évidente dans tous les secteurs. Dans 21 provinces, l’indice de misère dépasse la moyenne nationale, ce qui reflète les disparités régionales et la dégradation des conditions économiques. Malgré les nombreuses promesses du gouvernement de Pezeshkian, des réformes substantielles restent difficiles à mettre en place. Le régime n’a notamment pas réussi à résoudre le problème crucial de la hausse des prix du carburant, qui affecte de manière disproportionnée les Iraniens à faibles revenus. Dans une récente mesure controversée, Pezeshkian a réduit le quota de carburant de 10 litres par plein, déclenchant l’indignation du public.

Un rapport du site Internet Fararu, géré par l’État, met en évidence la confusion et le mécontentement suscités par ce rationnement du carburant. Le rapport suggère que le gouvernement pousse les citoyens à utiliser du carburant non subventionné, ce qui pèserait encore davantage sur les ménages déjà aux prises avec des problèmes de consommation.

Alors que le mécontentement économique grandit, le régime a de plus en plus recours à la répression pour maintenir le contrôle. Ahmadreza Radan, le chef des forces de sécurité de l’État, a annoncé que 18 000 caméras corporelles seraient ajoutées aux forces de police d’ici la fin de l’année et que 150 motos lourdes ont été achetées pour les forces de sécurité, soulignant la crainte croissante du régime de troubles civils. Le régime a également renforcé sa répression contre la dissidence, en mettant l’accent sur les lois sur le hijab obligatoire par la présence de la « police des mœurs » et de patrouilles portant le hijab près des universités.

En conclusion, le régime clérical iranien continue de conduire le pays vers la ruine économique. Malgré des décennies de promesses, les réformes restent superficielles et l’économie est toujours enracinée dans la corruption, l’inefficacité et les inégalités systémiques. Alors que le régime resserre son emprise sur le pouvoir par la répression, le peuple iranien subit des difficultés croissantes, atteignant un point de rupture où le désespoir grandit. Cette frustration croissante alimente une masse croissante de citoyens, prêts à réagir à la moindre étincelle susceptible de déclencher des troubles généralisés.

Source: CNRI

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire