Des manifestations éclatent en Iran sur fond de difficultés économiques

 Des manifestations ont éclaté dans tout l’Iran le dimanche 4 mai 2025, alors que des travailleurs, des retraités, des familles endeuillées et des citoyens ordinaires sont descendus dans la rue dans au moins sept provinces, exigeant une aide économique, des comptes à rendre et des libertés politiques.

À Bandar Abbas, les familles des victimes de l’explosion meurtrière du port de Rajaee se sont rassemblées sur les quais, bloquant les routes d’accès et brandissant des photos de leurs proches disparus. Des témoins ont déclaré que de nombreux corps n’avaient toujours pas été retrouvés. « Nous ne partirons pas tant qu’ils ne seront pas retrouvés », ont scandé les manifestants. Des rapports indépendants estiment que des centaines de personnes auraient été tuées dans l’explosion, un bilan bien supérieur aux chiffres officiels.

À Téhéran, des fonctionnaires du secteur pétrolier se sont rassemblés devant le ministère du Pétrole pour exiger la mise en œuvre de réformes salariales et de l’article 10 du règlement ministériel. Dans toute la capitale, des retraités de la sécurité sociale ont protesté contre la faiblesse des retraites et la dégradation des services.

Des manifestations similaires de retraités ont eu lieu à Ahvaz et Shush, dans le sud de l’Iran, où les manifestants réclamaient des besoins essentiels et scandaient des slogans contre l’injustice. À Ispahan, dans le centre de l’Iran, des retraités de l’industrie sidérurgique et minière ont repris leurs rassemblements hebdomadaires en scandant « Nous en avons assez de cette injustice ».

À Bandar Deylam, dans le sud de l’Iran, les habitants ont protesté contre les mesures gouvernementales visant à réduire les importations de bateaux à tarifs réduits, une source de revenus essentielle pour 80 % de la population locale.

À Téhéran, les clients de Modiran Khodro ont manifesté contre les retards de livraison et le non-respect de leurs obligations contractuelles, se rassemblant devant les bureaux de l’entreprise pour exiger une résolution.

Pendant ce temps, à Ganaveh, dans le nord de l’Iran, travailleurs et habitants se sont mobilisés contre les confiscations de terres liées à l’État, dénonçant ce qu’ils ont qualifié de pillage systématique des terres publiques au profit des intérêts du régime.

Ces troubles font suite à des informations faisant état d’une répression accrue : cinq représentants des travailleurs du métro de Téhéran ont été arrêtés après de précédentes manifestations ; à Dezful, dans l’ouest de l’Iran, les forces de sécurité ont abattu un homme lors d’une manifestation contre les exécutions ; et à Zibakenar, les forces de sécurité ont tué un jeune de 19 ans, déclenchant de nouvelles manifestations.

Les groupes de défense des droits humains avertissent que la répression du régime risque d’attiser davantage la colère de la population dans un contexte de crises économiques et politiques qui s’aggravent.