Dans une déclaration publiée, lundi 9 septembre, Amnesty International (AI) a fustigé la République islamique pour avoir prononcé des peines sévères contre des activistes civils et syndicaux iraniens.
Deux jours auparavant, un tribunal révolutionnaire avait condamné quatre journalistes et trois militants des droits civils et syndicaux à six à dix-huit ans de prison.
Amnesty International insiste sur le fait qu'ils ont tous été condamnés sur la base de « fausses » accusations liées à la sécurité nationale.
« Ces peines scandaleuses ne sont que les dernières à être infligées par le système de justice cruel de l’Iran et exposent le mépris total des autorités pour les journalistes et les droits des travailleurs », a déclaré Philip Luther, directeur de la recherche et du plaidoyer pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International.
Selon Luther, ces personnes sont manifestement ciblées et punies pour leur travail de défense des droits humains et pour avoir dénoncé les violations des droits de l'homme.
« Cette injustice scandaleuse doit être corrigée. Nous appelons les autorités iraniennes à annuler ces verdicts injustes et ces peines cruelles et à libérer immédiatement et sans condition les sept personnes », a affirmé Luther.
La 28ème chambre du tribunal révolutionnaire présidé par le juge Mohammad Moqisseh, a récemment condamné Mme Sepideh Qolyan, âgée de 24 ans, à une peine de sept ans d'emprisonnement pour « collusion et actes contre la sécurité nationale », de sept ans pour « contribution à un magazine électronique », un an et demi pour « propagande contre le régime de la République islamique », deux ans et demi pour diffusion de fausses informations. »
Cinq autres militants, dont le porte-parole du syndicat indépendant de l'usine de canne à sucre Haft Tapeh, Esmaeil Bakhshi, ont également été condamnés à dix-huit ans d'emprisonnement ; une punition inhabituellement sévère même de la part de la République islamique.
Le juge Mohammad Moqisseh (Moghiseh, surnommé aussi Haj Nasser et Nasserian), membre du clergé, est connu pour avoir condamné sévèrement des militants politiques, civils et syndicaux.
Moqisseh a condamné Esmail Bakhshi à un total de treize ans et demi de prison et à 74 coups de fouet après l'avoir condamné pour « propagation de mensonges », « insulte du Guide suprême » et « rassemblement et collusion dans le but de porter atteinte à la sécurité nationale. »
De plus, Sepideh Qolyan et les journalistes Amirhossein Mohammadifard, Sanaz Alahyari, Asal Mohammadi et Amir Amirqoli (Amirgholi) ont été condamnés chacun à une peine de dix-huit ans d'emprisonnement pour « appartenance à un groupe ayant pour but de perturber la sécurité nationale », dans un magazine en ligne appelé Gam (Step), qui traite de questions de justice sociale, y compris des droits des travailleurs.
Le juge Moqisseh a également condamné le militant syndical Mohammad Khanifar à six ans de prison pour diffusion de propagande contre la République islamique et rassemblement en vue de porter atteinte à la sécurité nationale.
« La communauté internationale, y compris les États de l'Union Européenne qui entretiennent un dialogue permanent avec l'Iran, doit redoubler d'efforts et demander aux autorités iraniennes de cesser immédiatement de viser les journalistes et les défenseurs des droits humains et de mettre fin à leur campagne de plus en plus impitoyable qui vise à anéantir le peu qui reste de la société civile iranienne », a déclaré Philip Luther.
Dans le même temps, le Centre pour les droits de l'homme en Iran (CDHI), basé à New York, a également critiqué le système judiciaire de la République islamique d'Iran pour avoir imposé des peines sévères aux jeunes journalistes, aux civils et aux défenseurs des droits des travailleurs.
Moins d'un an après que des militants des droits des travailleurs du sud-ouest de l'Iran aient publié des preuves selon lesquelles des agents du ministère du renseignement avaient torturé des détenus, ces mêmes militants et quatre journalistes indépendants qui ont couvert leurs affaires ont été condamnés à de lourdes peines de prison, a rapporté CHRI le lundi 9 septembre.
« Ces peines indiquent que le nouveau chef du pouvoir judiciaire Ehrabim Raisi a l'intention de prolonger le règne de répression de son prédécesseur en punissant le militantisme pacifique par des arrestations arbitraires et des tribunaux fantoches », a déclaré Hadi Ghaemi, directeur exécutif du CDHI.
Source : Radio Farda
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