Toutefois, malgré les efforts déployés pour accélérer sa mise en œuvre, d’importants débats et retards internes témoignent des difficultés rencontrées par les dirigeants religieux pour trouver un équilibre entre un contrôle social strict et le risque d’une dissidence publique. Le 19 octobre, la commission culturelle du Parlement iranien a rencontré Ahmadreza Radan, commandant des forces de sécurité de l’État (SSF), pour discuter de l’application prochaine de la loi sur le hijab.
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Ahmad Rastineh, porte-parole de la commission, a confirmé que les forces de sécurité du régime étaient prêtes à appliquer la loi une fois qu’elle serait officiellement promulguée. Cependant, il a fait allusion à des « besoins juridiques », impliquant des demandes budgétaires potentielles pour soutenir son application. « La Commission culturelle est prête à répondre à ces besoins par des voies légales », a-t-il déclaré.
Malgré cette détermination, le pouvoir exécutif aurait demandé un délai dans la mise en œuvre de la loi sur le hijab obligatoire Selon le journal d’État Arman-e-Emrouz, cette demande vise à « négocier des révisions et à reconsidérer certains aspects » de la loi, ce qui reflète l’inquiétude du régime face à un éventuel retour de bâton. Nombreux sont ceux qui, au sein du pouvoir, gardent à l’esprit les manifestations de 2022, qui ont éclaté en partie à cause de l’opposition au hijab obligatoire, et qui craignent de provoquer d’autres troubles.
Le Conseil des gardiens, chargé d’examiner la loi, a donné son approbation après plusieurs cycles de délibérations. Le porte-parole Hadi Tahan Nazif a souligné que la loi était désormais légalement validée, mais a renvoyé la responsabilité de son calendrier au Parlement et au pouvoir exécutif.
La volonté d’appliquer la loi sur le hijab ogligatoire s’inscrit dans un contexte d’escalade des défis économiques et de tensions régionales croissantes. Les observateurs estiment que l’accent mis par le régime sur des contrôles sociaux plus stricts, ainsi que l’augmentation des exécutions et des mesures répressives, constituent une tentative de réaffirmer son autorité. Cependant, beaucoup pensent que l’application de la loi sur le hijab pourrait se retourner contre lui et raviver des protestations similaires à celles de 2022.
Les Nations unies ont récemment souligné l’intensification des efforts déployés par l’Iran pour supprimer les droits des femmes, notant que le régime cherche à « écraser les dernières initiatives de militantisme féminin ». Alors que le débat sur la loi sur le hijab se poursuit, les dirigeants iraniens sont confrontés à un délicat exercice d’équilibre, qui pourrait déterminer la stabilité future du pays.
Source : Stop Fundamentalism/CSDHI
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