Selon le rapport, le taux de pauvreté en Iran a atteint 30,1 % de la population en 2023, et les projections du Centre de recherche Majlis indiquent que ce taux restera au niveau actuel en 2024.
Le taux de pauvreté en Iran a considérablement augmenté depuis 2018, atteignant 31 % en 2019. Au cours des cinq dernières années, ce taux n’est descendu en dessous de 30 % qu’une seule fois, en 2022, avec une marge de seulement 0,3 %.
Les experts soulignent qu’en raison de la stabilité relative des taux de pauvreté au cours des dernières années, on peut conclure que le taux de pauvreté de 30 % en Iran s’est enraciné.
La stabilisation du taux de pauvreté implique que le pourcentage de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté reste stable, sans amélioration immédiate de leurs conditions de vie.
Les dernières conclusions du Centre de recherche Majlis indiquent que l’écart de pauvreté (la disparité des revenus des pauvres par rapport au seuil de pauvreté) en Iran a atteint 0,28.
Cet indice, qui mesure l'écart de revenu entre les pauvres et le seuil de pauvreté, reflète la probabilité d'échapper à la pauvreté. En substance, plus l'écart de pauvreté est grand, moins les pauvres ont de chances d'échapper à la pauvreté.
Ces statistiques indiquent que si la croissance économique est généralement un remède clé à la montée de la pauvreté, le taux de pauvreté en Iran a augmenté malgré une croissance économique de 4,5 % en 2023.
Un examen des indicateurs de pauvreté montre que l’écart de pauvreté a légèrement diminué, passant de 0,28 en 2022 à 0,27 en 2023. En d’autres termes, en 2022, les pauvres gagnaient en moyenne environ 72 % du revenu du seuil de pauvreté, qui est passé à 73 % en 2023.
En effet, en utilisant le seuil de pauvreté de 2023, les pauvres ont des revenus légèrement plus élevés qu’en 2022 ; cependant, cette augmentation marginale des revenus n’a pas été suffisante pour réduire la pauvreté ou le taux de pauvreté.
Raisons de la propagation de la pauvreté en Iran
Les experts estiment que les principales causes de l’expansion de la pauvreté en Iran sont l’instabilité macroéconomique et une inflation constamment élevée.
Les statistiques montrent qu’au cours de la dernière décennie, une inflation élevée et soutenue a considérablement érodé le pouvoir économique de la population chaque année, entraînant une augmentation de la population appauvrie.
La principale raison derrière l’augmentation de la pauvreté en Iran, malgré la croissance économique, est la forte contribution du pétrole à la croissance économique, ce qui signifie que la croissance économique en Iran n’est pas inclusive.
En d’autres termes, la croissance économique de l’Iran en 2023 n’a pas été inclusive et les déciles à faible revenu n’ont pas bénéficié de cette croissance.
Selon les données de la Banque centrale iranienne, la croissance économique de l'Iran en 2023 était de 4,5 %, pétrole compris, et de 3,6 % hors pétrole.
Le rapport du Centre de recherche sur l'augmentation du taux de pauvreté en Iran indique que les politiques de soutien du gouvernement au cours des dernières années ont été infructueuses, le coût de la réalisation des engagements de subvention devenant un lourd fardeau pour le budget.
Le Centre, examinant les derniers développements de l'économie iranienne, a souligné que les décideurs politiques devraient éviter l'inaction et les retards, et plutôt poursuivre des politiques de réforme progressive pour remédier à certains des déséquilibres existants.
Le Centre de recherche souligne la nécessité de solutions appropriées pour lutter contre les déséquilibres énergétiques, les déséquilibres bancaires, les déficits budgétaires et les politiques de stabilisation des prix.
En 2018, la Banque mondiale a annoncé qu'environ 420 000 Iraniens vivaient sous le seuil de pauvreté absolue. En outre, selon le rapport 2018 du Centre de recherche, entre 23 % et 40 % de la population totale de l'Iran vit sous le seuil de pauvreté.
Il convient de noter que ces statistiques gouvernementales ne sont pas entièrement fiables, car le régime iranien tente souvent de présenter la situation comme meilleure qu'elle ne l'est en réalité. Toutefois, les statistiques officielles peuvent néanmoins servir de base de comparaison.
Source: Iran Focus
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