À Téhéran, les étudiants de l’université Azad se sont rassemblés devant le Majlis (Parlement) pour exprimer leur colère face à une augmentation soudaine et brutale des frais de scolarité. La manifestation, qui se poursuit depuis la semaine dernière, a été déclenchée par une multiplication par trois des frais d’inscription aux programmes de sciences médicales, les coûts annuels passant de 30 millions à 90 millions de tomans par semestre. Les étudiants brandissaient des pancartes dénonçant la hausse des frais de scolarité, la qualifiant de fardeau injuste pour les familles déjà aux prises avec des pressions économiques.
Les étudiants ont accusé l’université Azad d’agir sans transparence, en faisant valoir que les augmentations des frais n’avaient pas été annoncées à l’avance. « Cette mesure est une attaque directe contre le droit à l’éducation », a déclaré un représentant étudiant. Les manifestants ont critiqué l’administration de l’université pour ne pas avoir fourni d’informations claires sur les nouveaux frais et accusé l’institution de privilégier les profits au détriment de l’éducation.
Simultanément, les infirmières de Zanjan, dans la province de Zanjan, ont repris leurs manifestations, exigeant de meilleurs salaires et des changements dans les exigences excessives en matière d’heures supplémentaires. Les manifestants se sont rassemblés devant le bureau du gouverneur, scandant des slogans tels que « Les promesses ne suffisent pas, nos tables sont vides » et « Nous ne voulons pas d’heures supplémentaires obligatoires ».
Les infirmières de Zanjan ont fait part de leurs luttes, soulignant les longues heures de travail, les salaires insuffisants et les conditions de travail difficiles. Malgré les appels répétés au changement, les autorités ont largement ignoré leurs revendications. Les manifestations d’aujourd’hui reflètent une frustration profonde au sein du secteur de la santé, qui a subi une pression accrue pendant la crise économique et les défis persistants en matière de santé.
Le 18 octobre, les travailleurs du pétrole de la région de Siri, dans la province d’Hormozgan, ont organisé des manifestations. Ils se sont rassemblés pour exprimer leur mécontentement face à la détérioration de la situation économique et à ce qu’ils décrivent comme des « politiques anti-ouvrières » imposées par le gouvernement. Il s’agit de la dernière d’une série de manifestations du secteur de l’énergie, qui a connu des manifestations répétées concernant les conflits salariaux, la sécurité de l’emploi et les conditions de travail.
Entre-temps, un événement tragique s’est déroulé à Zahedan, dans la province du Sistan-et-Baloutchistan, où le 16 octobre, les forces de sécurité auraient abattu un citoyen baloutche local après une poursuite dans la région de Keshavarz. L’incident a suscité de nouvelles inquiétudes quant aux tactiques brutales employées par les autorités, en particulier dans les régions où les groupes ethniques ont historiquement été victimes de discrimination et d’actions ciblées. Les militants locaux ont condamné l’incident, le qualifiant de nouvel exemple des mesures oppressives prises par le régime contre les communautés marginalisées.
Les récentes manifestations ont lieu dans le contexte des efforts déployés par les unités de résistance de l’OMPI pour marquer l’anniversaire de l’élection de Maryam Rajavi à la présidence élue du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI). Le groupe d’opposition prône une transition du pouvoir, dans le but de mobiliser des soutiens contre le régime clérical. Leurs activités s’ajoutent au contexte de troubles et aux appels au changement, amplifiant encore le message de mécontentement à travers le pays.
Les manifestations reflètent un modèle plus large de mécontentement, qui touche différents secteurs et groupes démographiques. Des étudiants, des infirmières, des travailleurs du pétrole et des citoyens issus de communautés marginalisées ont tous élevé la voix contre ce qu’ils perçoivent comme des politiques économiques injustes et des réponses inadéquates à leurs demandes. Les manifestations récurrentes soulignent la pression économique à laquelle sont confrontés de nombreux Iraniens, qui luttent contre la hausse du coût de la vie, l’inflation et des opportunités limitées.
Le régime iranien a largement minimisé les manifestations, les responsables minimisant l’ampleur de l’opposition. Pourtant, la persistance de ces manifestations met en évidence un sentiment de désillusion croissant parmi les citoyens. Les manifestants de tout le pays partagent un appel commun à la justice, à l’aide économique et à un changement radical.
Source: NCRI
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