lundi 15 décembre 2025

Crise humanitaire à la prison d'Evin : des prisonnières politiques détenues dans des conditions mettant leur vie en danger

 Au moins 60 femmes prisonnières politiques sont détenues dans des conditions alarmantes et inhumaines dans une aile souterraine de la prison d'Evin à Téhéran, selon de multiples rapports et témoignages provenant d'Iran.

Les prisonniers ont été transférés dans un sous-sol humide situé à environ 40 marches sous terre, où les conditions sont décrites comme catastrophiques et présentent de graves risques pour leur santé physique et mentale.

Détention souterraine dans des conditions insalubres

Les prisonnières politiques sont actuellement détenues dans un sous-sol insalubre et mal ventilé, privées des conditions sanitaires, de bien-être et d'hygiène les plus élémentaires. Selon les détenues, les couloirs et les cellules sont fortement contaminés. Une infestation persistante et dangereuse de rats et autres vermines a été signalée, avec des estimations faisant état de la présence d'une centaine de rats dans le quartier.

Malgré des avertissements répétés, l'administration pénitentiaire n'a pas mis en œuvre de mesures de désinsectisation , d'assainissement ni de nettoyage. Cette négligence accroît considérablement le risque d'épidémies de maladies infectieuses et de graves conséquences sanitaires pour les détenus.

Confinement prolongé et risques pour la santé

D'après les rapports, les portes du quartier restent fréquemment verrouillées pendant de longues périodes, confinant ainsi les détenus dans des espaces clos pendant des heures sans aération suffisante. Ces conditions sont particulièrement néfastes pour les détenus âgés et ceux souffrant de maladies chroniques , augmentant le risque de détérioration physique, de détresse psychologique et d'aggravation de leurs pathologies existantes.

Refus systématique de soins médicaux

Les femmes détenues politiques dans le quartier des femmes de la prison d'Evin se voient également refuser les soins médicaux les plus élémentaires. L'accès aux médecins spécialistes, aux médicaments essentiels et aux transferts vers des hôpitaux extérieurs à la prison est fortement restreint. Dans de nombreux cas documentés, les demandes de soins médicaux des détenues ont été tout simplement ignorées.

Ce schéma de négligence médicale expose les détenus âgés et malades à un risque aigu, car ils nécessitent une surveillance continue, des traitements spécialisés et des soins de soutien qui sont totalement absents dans les conditions actuelles.

Avertissements ignorés et inaction officielle

Les appels et avertissements répétés des prisonnières politiques et de leurs familles sont restés sans réponse de la part des autorités pénitentiaires. Cette inaction persistante témoigne d'une indifférence générale des autorités à l'égard de la santé et de la sécurité des détenus politiques.

Transfert de la prison de Qarchak et escalade des abus

Aux premières heures du 9 octobre 2025, des dizaines de prisonnières politiques ont été transférées de la prison de Qarchak à celle d'Evin. Ce transfert, présenté initialement aux familles comme une mesure d'amélioration des conditions de détention, a en réalité entraîné un durcissement significatif des traitements, une intensification des pressions et une dégradation des conditions de vie des détenues.

Violations des normes internationales relatives aux droits de l'homme et appel à l'action

La détention de femmes prisonnières politiques dans des centres de détention souterrains insalubres et surpeuplés, associée à un déni systématique de soins médicaux, d'hygiène et d'accès à l'air frais, constitue une violation flagrante du droit international des droits de l'homme. Ces pratiques contreviennent à l'Ensemble de règles minima des Nations Unies pour le traitement des détenus (Règles Nelson Mandela) et peuvent être assimilées à des traitements cruels, inhumains ou dégradants.

«L’absence de réaction de la communauté internationale face à ces faits équivaut à une tolérance des violations graves des droits humains. Il est impératif que les mécanismes internationaux mettent en place, sans délai, un contrôle indépendant des conditions de détention et que les responsables de ces violations soient tenus de rendre des comptes.»

La situation des femmes prisonnières politiques à la prison d'Evin exige une attention et une intervention immédiates afin de prévenir des dommages irréversibles et des pertes de vies humaines potentielles.

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