Zeinab Hezbapour transférée à la prison de Sepidar à Ahvaz, alors que la pression s'intensifie sur la famille Jamee'i

 Zeinab Hezbapour, l'épouse de Massoud Jame'i — un prisonnier politique condamné à deux peines de mort — a été transférée au quartier des femmes de la prison de Sepidar à Ahvaz pour y purger une peine de 15 ans.

Son transfert intervient alors que sa fille, Nahid Jame'i, a également été condamnée à 12 ans de prison, les deux peines ayant été prononcées à l'issue de procédures qui étaient loin de respecter les normes internationalement reconnues en matière de procédure régulière.

Cette escalade s'inscrit dans une tendance croissante de répression sécuritaire visant la famille de Massoud Jame'i, détenu à la prison de Sheiban, à Ahvaz , et dont la santé se détériore gravement après deux ans d'incarcération sans accès aux soins médicaux. Son état est devenu si critique que l'on craint de plus en plus qu'il ne décède avant son exécution.

Peines sévères pour l'épouse et la fille

Dans une affaire liée à la sécurité, Zeinab Hezbapour a été condamnée à 15 ans de prison pour « appartenance à des groupes insurgés ». Sa fille de 24 ans, Nahid Jame'i, a été condamnée par la 1re chambre du tribunal révolutionnaire d'Ahvaz à 12 ans de prison à l'issue d'un procès marqué par l'absence d'avocat indépendant et de fortes pressions sécuritaires.

Outre ces deux-là, les autres filles de la famille, Dalal et Roghieh Jame'i, ont également été interrogées et poursuivies par les services de sécurité ces derniers mois, ce qui suscite l'inquiétude quant à des actions punitives collectives visant toute la famille.

Arrestations massives de membres de familles : interrogatoires coercitifs et refus d’assistance juridique

Massoud Jame'i a été arrêté en août 2023, suivi de son épouse et de leurs trois filles . Selon les informations recueillies, les membres de la famille ont subi des actes de coercition, des menaces et des pressions lors des interrogatoires et se sont vu refuser l'accès à un avocat pendant toute la durée de l'enquête.

À l'issue de son interrogatoire, Massoud Jame'i a été transféré à la prison de Sheiban à Ahvaz, où les conditions de détention déplorables et l'absence totale de soins médicaux ont considérablement aggravé son état de santé. Âgé de 48 ans, marié, il travaillait à la Compagnie nationale iranienne du pétrole avant son arrestation.

Les cas de Massoud Jame'i, Zeinab Hezbapour et leur fille Nahid illustrent le phénomène croissant de châtiments collectifs infligés aux familles de prisonniers politiques en Iran.