L'Iran est confronté à une nouvelle flambée des prix alimentaires, la hausse des coûts des produits laitiers et des œufs se conjuguant à la volatilité persistante du marché des changes, ce qui érode davantage le pouvoir d'achat des ménages.
Le prix du lait cru a bondi de 52 %, principalement en raison d'une baisse de la production nationale. Les épidémies de maladies animales et les perturbations de l'approvisionnement en aliments pour animaux ont considérablement réduit la production, entraînant une hausse des coûts de production pour les producteurs laitiers. Le lait cru représentant environ 60 % du coût total de production laitière, cette augmentation devrait se traduire par une hausse d'environ 30 % des prix pour les consommateurs. Les producteurs ont commencé à appliquer ces ajustements progressivement afin d'éviter des chocs brutaux sur le marché, tout en affirmant avoir largement absorbé la hausse des coûts énergétiques et d'emballage pour ne pas exercer de pression supplémentaire sur les acheteurs.
Malgré les assurances quant à la suffisance de l'approvisionnement en produits laitiers, les données de prix indiquent une nette tendance à la hausse. Le lait entier, vendu à 34 000 tomans en début d'année, a atteint 52 000 tomans début Azar, reflétant l'impact cumulatif de la hausse des coûts de production.
Le prix des œufs a suivi une trajectoire similaire. Une boîte d'œufs de 1,8 kg se vend désormais à plus de 250 000 tomans, dépassant les pics atteints au premier semestre. Le prix des boîtes de 30 œufs emballés est passé de 175 000 tomans à Mehr à environ 245 000 tomans, rendant ainsi une autre source essentielle de protéines inaccessible à de nombreuses familles.
Ces hausses des prix alimentaires surviennent dans un contexte d'instabilité accrue sur le marché des changes. Le dollar américain a atteint environ 126 750 tomans sur le marché libre, alimentant les craintes d'une nouvelle inflation. L'incertitude économique, les tensions politiques et la baisse de la confiance du public ont stimulé la demande de devises étrangères et d'or, renforçant un cycle de dépréciation et d'inflation. Les analystes avertissent que la mauvaise gestion et l'incohérence des politiques économiques ont amplifié la spéculation, accélérant la hausse des prix même en l'absence d'améliorations structurelles.
Face à la hausse constante des prix des produits alimentaires de base, l'écart entre les revenus et le coût de la vie ne cesse de se creuser. Pour des millions d'Iraniens, notamment les ménages à faibles et moyens revenus, cette flambée des prix n'est plus un choc passager, mais bien le symptôme d'une crise du coût de la vie qui s'aggrave et perdure.

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