lundi 30 mars 2020

L’incurie du pouvoir iranien face à l’épidémie de coronavirus

 L’Iran est désormais l’un des épicentres principaux du coronavirus dans le monde. Les chiffres officiels du gouvernement iranien suggèrent que le pays n’est pas pire que la France en termes de nombre de cas confirmés, et toujours loin derrière la Chine en termes de nombre de décès. Mais la réalité des chiffres est autre. Le régime s’emploie vertement à masquer la réalité et des dizaines d’Iraniens ont été arrêtés pour avoir alerté l’opinion publique, ralentissant la réponse internationale à l’aggravation de la crise humanitaire.

En réalité, il semble probable que plus d’un million d’Iraniens ont été touchés par Covid-19. Le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) a suivi de près les cas et a déterminé que plus de 13 000 personnes sont déjà décédées de la maladie. Cette conclusion est corroborée par les informations de l’OMS et les professionnels de la santé iraniens qui affirment que des dizaines de patients meurent chaque jour dans les hôpitaux du pays. De plus, des images satellites et des témoignages oculaires ont révélé l’excavation de tranchées massives dans au moins deux cimetières iraniens pouvant éventuellement accueillir des dizaines de milliers de tombes individuelles.
La politique de dissimulation a amené le régime à rejeter l’aide de Médecins Sans Frontières.
Kianush Jahanpour, porte-parole du ministère iranien de la Santé, a déclaré mercredi que le pays n’avait pas besoin de l’hôpital de fortune que l’ONG proposait de construire, car les propres hôpitaux iraniens disposaient encore de suffisamment d’espace. Quiconque suit directement la crise sait que c’est un mensonge éhonté.
Malheureusement, il est difficile pour les Iraniens ordinaires d’atteindre la communauté internationale avec des comptes rendus de leur abandon aux mains du régime honni.  Certains ont réussi à faire passer leur message par l’intermédiaire des principaux groupes d’opposition, l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI) et le CNRI. Des médecins et des infirmières iraniens ont également parlé de manière anonyme à des journalistes occidentaux. Mais dans chaque cas, ils l’ont fait au péril de leur vies. Au milieu de l’épidémie de coronavirus, le système judiciaire iranien a clairement indiqué que «la rumeur » peut être punie de flagellation et jusqu’à trois ans de prison.
La répression et la censure continuent sans répit et le colonel des pasdaran Amirli, numéro 2 de la cyber police Fatah, a annoncé aujourd’hui que jusqu’à présent il y avait eu 998 délits répertoriés, dont 974 identifiés et 316 mises en examen. Il a ajouté 299 cas d’avertissements téléphoniques de retraits de contenus délictueux.
Par ailleurs, la situation dans les prisons empire. Plusieurs prisonniers, notamment des centres de détention d’Oroumieh, de Fashafouyeh (Grand Téhéran) et de Ghezel-Hessar sont morts du coronavirus. Ces derniers jours, les détenus sans défense de Khorramabad, Aligoudarz, Tabriz et Saghez se sont mutinés. Un certain nombre ont réussi à s’évader, mais d’autres ont été tués par les tirs des pasdarans. L’appareil judiciaire des mollahs a intensifié les mesures répressives dans les prisons, en particulier à Fashafouyeh, et a annulé les promenades.
Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), a mis en garde une fois de plus contre une grande catastrophe et un crime contre l’humanité dans les prisons en Iran. Pour prévenir des morts massives de prisonniers, elle a appelé le Secrétaire général de l’ONU, le Conseil de sécurité, le Conseil des droits de l’homme et la Haut-commissaire de l’Onu aux droits de l’homme, ainsi que l’Union européenne à prendre des mesures urgentes pour faire libérer tous les détenus, surtout les prisonniers politiques.

Dans ce contexte, tout gouvernement étranger ou ONG qui souhaite aider le peuple iranien en ce moment devrait le faire en prenant un rôle actif dans les efforts de secours. Ils ne doivent pas accepter l’idée que les secours peuvent être facilités en remettant simplement de l’argent aux mollahs sous forme d’allégement des sanctions. Cette stratégie n’a jamais fonctionné auparavant et ne fonctionnera pas maintenant.

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