lundi 19 avril 2021

Les mariages forcés en Iran marquent la fin de vie de nombreuses jeunes femmes

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CSDHI – Les mariages forcés en Iran figurent parmi les principales causes de l’augmentation du nombre de suicides chez les femmes et les filles. Les mariages forcés et précoces sont des exemples courants de violence à l’égard des femmes.

Les adolescentes qui sont forcées de se marier s’immolent parfois par le feu dans les zones rurales. Parmi les autres provinces iraniennes, le Kurdistan, Kermanshah et Ilam ont les taux de suicide les plus élevés. Le mariage forcé et précoce des filles y est également très courant.

L’âge minimum légal pour le mariage des filles en Iran est de 13 ans. Une fille de moins de 13 ans peut également se marier avec la permission de son père, ainsi que celle d’un juge. Ces mariages sont forcés par le père ou la famille de la fille.

En Iran, les mariages forcés, exacerbés par la pauvreté, ouvrent la voie au suicide des femmes. Dans certains cas, des filles de moins de 13 ans sont forcées d’épouser des hommes de 50 ans. Dans ces situations forcées, de nombreuses filles estiment qu’elles n’ont pas d’autre choix que de se suicider.

Des jeunes filles se suicident à cause des mariages forcés en Iran

Le 16 avril, une jeune mariée de 17 ans s’est immolée. Elle est décédée à Gonbad Kavus, dans le nord de l’Iran, après la mort de son bébé. La jeune fille s’appelait Behnaz G. Elle s’est mariée à l’âge de 15 ans. Elle a donné naissance à un enfant l’année dernière. Le bébé de trois mois est mort dans un accident. Après cela, elle est devenue profondément dépressive.

Le 24 mars, une jeune fille de 15 ans s’est suicidée dans la ville de Taybad. L’agglomération est située dans la province de Khorasan Razavi. La jeune fille était victime d’un mariage d’enfants. Javad Afereidon est le responsable des relations publiques du réseau de santé de la ville. Il a annoncé que la jeune fille s’était récemment mariée. Elle s’est suicidée en ingérant des pilules de riz (phosphure d’aluminium) (Agence de presse officielle ISNA – 24 mars 2021).

Le 18 mars, une jeune femme de 20 ans, qui s’appelait Sahar Fakheri, s’est suicidée parce qu’on la forçait à épouser son cousin. Ce drame est intervenu dans le comté de Boyer-Ahmad, dans le sud-ouest de l’Iran. Une fois seule chez elle, elle s’est tuée avec un fusil de chasse.

Le 23 janvier 2021, Anahita Shahidi, une jeune fille de 18 ans s’est suicidée car elle s’opposait au mariage forcé. Les faits ont eu lieu dans le village de Sepidar, dans la ville de Yasuj. La famille d’Anahita voulait la forcer à épouser son cousin. Elle s’est suicidée alors qu’elle était seule à la maison.

Les mariages d’enfants quadruplent en un an

D’après les chiffres publiés le 31 janvier 2021 par le Centre national des statistiques d’Iran, on a enregistré 7323 mariages de filles âgées de 10 à 14 ans au printemps 2020. 9058 autres mariages du même groupe d’âge ont eu lieu au cours de l’été 2020. (Site Web officiel Tabnak, 5 février 2021).

Les 16381 mariages de filles de moins de 15 ans enregistrés en six mois en 2020 montrent une augmentation de 23% du printemps à l’été. Et une augmentation de 2% par rapport à la même période l’année dernière. Cela signifie que 100 mariages de filles de moins de 15 ans sont enregistrés toutes les 24 heures. (L’agence de presse officielle, ISNA – 5 février 2021)

Le CNS a également enregistré 364 accouchements de mères de moins de 15 ans au cours de l’été 2020.

Le Razavi Khorassan, l’Azerbaïdjan oriental, le Sistan-Baloutchistan et le Khouzistan sont les quatre premières provinces d’Iran pour les mariages d’enfants de moins de 13 ans. La province de Téhéran se situe au huitième rang.

« Il y a des statistiques selon lesquelles les enfants de moins de 15 ans, en particulier les filles de moins de cet âge, ont utilisé ce prêt. Ce nombre a quadruplé par rapport à l’année dernière », a déclaré Mohammad Mehdi Tondgooyan. Il est le vice-ministre des sports et des affaires de la jeunesse (L’agence de presse officielle ISNA – 10 décembre 2019).

Les augmentations des mariages d’enfants en Iran sont directement liées à la pauvreté croissante du peuple iranien. Le résultat douloureux pour les filles est que les prêts au mariage sont utilisés pour échanger des filles de moins de 15 ans !

On a forcé une fille de 11 ans à Bushehr à épouser un homme de 90 ans en échange de 21 millions de tomans, soit 458 dollars versés à sa famille (Hamshahrionline.ir, 16 juin 2020).

Conséquences des mariages d’enfants et des mariages forcés en Iran

Les mariages d’enfants ont des conséquences désastreuses pour les enfants mariés. Citons notamment la grossesse, la mort par accouchement, la dépression et parfois le suicide, en plus du divorce et du manque d’éducation.

La Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant a interdit les mariages d’enfants.

Le mariage d’enfants ou le mariage sans le libre et plein consentement des deux époux est une violation des droits humains. Elle n’est pas conforme à plusieurs accords internationaux. Notamment la Déclaration universelle des droits de l’homme, la Convention sur l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) et la Convention sur le consentement au mariage, l’âge minimum du mariage et l’enregistrement des mariages. Selon l’UNICEF, environ 39 000 filles de moins de 18 ans se marient chaque jour dans le monde.

Source : Iran HRM

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