Javad Rouhi était un manifestant arrêté lors des manifestations de 2022 à Nowshahr. Condamné à trois exécutions, il a récemment été assassiné dans la prison de Nowshahr.
Ses manuscrits publiés montrent qu’il a été sévèrement battu et torturé, à tel point que la blessure qu’il portait dans le dos, cicatrice d’une précédente opération du bas du dos, s’est rouverte. Atena Daemi, une militante civile résidant en Iran, a publié certaines de ces notes manuscrites de Javad Rouhi.
Javad Rouhi, un habitant d’Amol âgé de 35 ans et diplômé en droit, s’était rendu à Nowshahr trois jours avant son arrestation pour rendre visite à son ex-femme. Il a été arrêté par les forces de sécurité à Nowshahr le 21 septembre 2022, lors des manifestations nationales. Il a été condamné par le tribunal révolutionnaire de Sari à trois peines de mort et à sept ans et demi de prison. Cependant, en juin 2023, sa condamnation à mort a été annulée et l’affaire a été renvoyée pour un nouvel examen par la chambre d’appel.
De manière suspecte, le 31 août 2023, les autorités de la prison de Nowshahr ont annoncé sa mort en prison.
Quelques extraits des notes manuscrites de Javad Rouhi :
Les événements du jour de mon arrestation le 21 septembre 2022 :
🔹 J’ai été violemment arrêté à 21 heures.
Tout au long de la nuit, j’ai été battu et j’ai subi des violences physiques. Je porte les cicatrices d’un coup de pistolet paralysant sur ma tête.
J’ai subi une opération du bas du dos en 2021 et j’ai été hospitalisé pendant quatre mois dans les hôpitaux Imam Reza, Khomeini et Hevdah Shahrivar pour mes blessures et mes maladies nerveuses et psychologiques. Sous la torture et les coups violents, la blessure de mon opération du dos s’est rouverte.
🔹 Pendant ma détention, j’ai été hospitalisé à l’hôpital Velayat de Sari pendant 48 heures, car j’avais été torturé pour faire des aveux forcés.
🔹 J’ai été soumis à des tortures psychologiques et mentales et interrogé pendant 44 jours au département du renseignement et de la sécurité du CGRI de la province de Mazandaran. J’ai enduré trois nuits consécutives de (torture) en étant fouetté par des sabots et des matraques sur la plante des pieds.
🔹 À la suite de nombreux coups, ma jambe droite était paralysée et engourdie.
Si l’on me confie au bureau du coroner et que celui-ci examine mon corps et enquête, il constatera que j’ai subi de graves tortures et que les cicatrices de la torture sont visibles. Avec cette forme de torture, même les individus les plus forts et les plus sains de la société font des aveux forcés, sans parler de quelqu’un comme moi.
🔹 Si vous reconnaissez que je suis un leader (de la contestation) qui mérite d’être puni, vous pouvez examiner tous mes comptes bancaires d’il y a un an et passer au crible toutes mes transactions (financières). Vous pouvez également contrôler et auditer mes revenus de l’année écoulée.
Voici quelques pages manuscrites de Javad Roohi sorties secrètement de la prison de Nowshahr.
Source : Iran HRM/ CSDHI
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