Selon le nouveau plan monétaire du régime, qui a été proposé le 6 août (c'est-à-dire le jour même de l'entrée en vigueur de la première série de sanctions américaines), l'importation de produits essentiels (qui compte une vingtaine d'articles) doit se faire avec un taux de 4200 tomans. Tous les autres produits doivent être importés au taux du marché secondaire.
D'où provient l'approvisionnement du marché en dollars ?
Selon le nouveau plan monétaire, le dollar doit provenir des ventes de produits pétrochimiques, de minéraux et d'autres produits non pétroliers. La valeur du dollar doit être précisée selon le mécanisme de l'offre et de la demande. 3 types de marchés sont officiellement reconnus pour le traitement des devises :
1. Le « Marché Officiel », qui est spécialisé dans l'importation de 20 produits essentiels, et qui décide des taux de change en fonction des valeurs proposées par le gouvernement.
2. Le « Marché Secondaire », qui détermine sa valeur monétaire à partir des ventes de produits pétrochimiques, minéraux et non pétroliers.
3. Le « marché libre », également connu sous le nom de « marché noir », qui, selon les médias officiels, est illégal parce qu'il participe à la contrebande de produits ou à la fuite des investissements ; le cours du dollar sur ce marché est supérieur à celui des deux autres marchés.
Comme on peut le voir, la vente de produits pétrochimiques joue un rôle clé sur le marché secondaire, et par la suite, dans la politique monétaire du régime.
Toutefois, ce que nous avons vu jusqu'à présent contraste avec ce que le régime avait espéré dans son nouveau plan. Non seulement les problèmes monétaires restent les mêmes, mais il y a maintenant encore plus de possibilités de vol et de pillage. Ce qui a créé un conflit entre de nombreuses personnalités gouvernementales, qui continuent de profiter des ventes de produits pétrochimiques à leur propre avantage.
Jusqu'à présent, ces personnalités corrompues ont généré 30 000 milliards de tomans sur les ventes de produits pétrochimiques, ce qui équivaut aux subventions sur 9 mois de tous les Iraniens !
Ce fait est révélé par le propre expert en économie du régime – Hamidreza Ghoreyshi – dans une émission sur Payesh TV :
« Actuellement, il y a une vingtaine d'entreprises pétrochimiques qui s'approvisionnent en matières premières auprès du gouvernement, au taux de 3800 tomans ; elles vendent leurs produits au niveau national et international, puis elles vendent leurs devises gagnées à des taux beaucoup plus élevés – environ 8000 tomans – au marché secondaire. » Il précise que « ces entreprises obtiennent leurs matières à 3800 tomans, mais vendent leurs gains à 8000 tomans ! ».
Ghoreyshi explique que « si le gouvernement vend les matières premières à 4200 tomans, il peut réduire leur pillage de 3.000 milliards de tomans, ce qui équivaut à 1 mois de toutes les subventions des Iraniens. Si le gouvernement vend les matières premières à 8000 tomans, soit le taux du marché secondaire, il peut réduire le pillage de 30.000 milliards de tomans, ce qui équivaut à 9 mois de subventions pour l'ensemble des Iraniens ».
En réponse à Ghoreyshi, le présentateur de télévision commente : « J'ai l'impression que ces compagnies pétrochimiques sont si puissantes qu'elles peuvent même être considérées comme un gouvernement indépendant ! », ajoutant que « c'est à cause de ces opportunités tentantes de recherche de gains énormes que de nos jours, tout le monde aspire à devenir CEO d'une compagnie pétrochimique ! Ces entreprises sont comme un tamis ! Quand le dollar entre, personne ne sait où il va ! » (10 septembre 2018 ; Mize Naft ; Fars News).
Une fuite de devises équivalant à un mois de subvention
Selon le directeur de l'administration fiscale nationale iranienne, il y a eu un vol de 4000 milliards de tomans de la part de ces entreprises, ce qui représente plus d'un mois de subventions pour l'ensemble des Iraniens !
La tactique derrière les pillages des compagnies pétrochimiques
Le directeur de la Chambre de commerce iranienne, Gholamhossein Shafei, révèle que les sociétés pétrochimiques achètent des produits (qui ont été fabriqués à l'origine à un taux de 3800 tomans) à un taux de 4200 tomans, et les vendent ensuite à des prix beaucoup plus élevés sur le marché noir.
Qui sont ces géants « pétrochimiques » et pourquoi peuvent-ils s'en tirer avec des pillages aussi importants ?
Selon JavanOnline, ces entreprises pétrochimiques sont « semi-publiques », ce qui signifie que certaines sont affiliées à des organisations gouvernementales, mais l'étendue de leur affiliation est inconnue. Parmi ces organisations, il y a l’Astan Quds Razavi, le siège exécutif de la Directive de l'Imam, les Gardiens de la révolution (pasdaran), la police, la Fondation des martyrs et des anciens combattants, la Fondation Mostazafan de la Révolution islamique, la Fondation de l’Imam Khomeiny, l'Organisation des fondations et des œuvres de bienfaisance.
Ainsi, ces entreprises pétrochimiques profitent des infrastructures, de l'information et du budget du gouvernement, au nom de la « charité » et de la « révolution islamique ». Parallèlement, ils évitent de payer des impôts et entretiennent une certaine opacité au sujet de leurs cycles financiers. Compte tenu de leurs affiliations transparentes et non transparentes au gouvernement, ces géants ont, de toute évidence, de solides pouvoirs « au-delà de la loi ».
Dissimuler les devises pétrochimiques !
JavanOnline en dit plus sur cette corruption systématique, dans un article intitulé « Dissimuler les devises pétrochimiques » et sous-titré « les sociétés pétrochimiques font partie de chaque conversation concernant les dépenses et la recherche de profits. Elles sont le symbole de la désobéissance et des violations de la loi » (12 septembre 2018).
Le média ajoute : « Bien que ces entreprises obtiennent leurs matières premières à un taux de 3800 tomans des pays voisins et les vendent à un taux de 8000 tomans au marché secondaire, elles ne sont toujours pas satisfaites ! »
Selon ce site web (qui a ses sources dans l'administration fiscale nationale iranienne), ces sociétés pétrochimiques ont évité jusqu'à présent environ 4000 milliards de tomans d'impôts !
La cause de tout cela est sans doute la dictature corrompue du vilayet-e-faqih (pouvoir théocratique absolu) ; si cette « fondation pourrie » n'est pas éliminée, rien ne sera jamais réglé !
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