vendredi 28 septembre 2018

Iran : Un bref aperçu de l’affaire d’un prisonnier politique exécuté


mohammad abdollahi iran Mohammad Abdollahi, prisonnier politique, a été pendu avec quatre autres personnes à la prison centrale d'Oroumieh, en Iran, en août 2016.
Trois ans plus tard, Iran Human Rights a obtenu des éléments de preuve indiquant de multiples violations au cours de la procédure judiciaire. Nous avons interrogé un des proches de Mohammad Abdollahi sous le pseudonyme d’Ali. Il convient de noter que le lieu de sépulture de l’accusé n’a pas encore été annoncé à sa famille.

Mohammad Abdollahi a été abattu par les pasdarans à Mahabad en mars 2010.
L'un de ses proches, alias Ali, a déclaré à IHR : « Nous sommes allés plusieurs fois au centre de détention d'Almahdi, mais ils nous ont dit que Mohammad n'était pas là et nous ont menacés de nous abstenir de le chercher.
Il a ajouté : « Les pasdarans l'ont violemment battu alors qu'il était déjà blessé et saignait. Sa main droite, sa jambe gauche et trois de ses dents ont été brisées sous la torture. Mohammad a été interrogé et torturé pendant trois mois en cellule d’isolement jusqu'à être victime d’une hémorragie interne et d’être transféré à la prison de Mahabad.
L'organisation du renseignement des pasdarans a affirmé que Mohammad Abdollahi était entré en Iran avec certains membres de Komalah et qu'il était impliqué dans un conflit armé qui a entraîné l'assassinat de trois policiers. Cependant, Ali a dit :
« Mohammad n’a jamais reconnu sa participation au conflit armé, sa possession d’armes et sa coopération avec Komalah, la seule chose qu’ils ont trouvée sur lui était une carte de membre de Komalah. Néanmoins, il a été condamné à mort en septembre 2013 pour « moharebeh et son appartenance à Komalah ».
Il a ajouté : « Ses avocats croyaient qu'il serait sauvé de la mort. Il n'a même pas fait de faux aveux sous la torture. Mais le juge Javadi Kia lui a dit qu'il ferait tout en son pouvoir pour qu'il soit exécuté.
Mohammad Abdollahi a finalement été transféré à la prison centrale d'Oroumieh après la publication de son verdict en avril 2014. Il a protesté contre le verdict et son dossier a été examiné par la branche 27 de la cour suprême.
Mostafa Ahmadian, son avocat, a déclaré à l’agence de presse HRANA : « L’affaire pose de nombreux problèmes. Mon client n’a pas été traité avec justice. Il n'avait jamais touché à une arme à feu.
M. Ahmadian a expliqué : « Nous avons fait appel et il a été renvoyé devant le même tribunal qui avait prononcé la peine de mort alors qu'il aurait dû être envoyé devant un tribunal parallèle ».
Enfin, la 1ère chambre du tribunal révolutionnaire l'a condamné à nouveau à mort et la cour suprême a accepté le verdict.
Mohammad Abdollahi a été exécuté avec quatre autres prisonniers, nommés Kamran Pourfat, Tohid Pourmahdi, Amir Azizi, Jahangir Razavizadeh et Jebraeel Kan’ani, le 9 août 2016.
Ali a déclaré : « Le juge Javadi Kia a finalement fait ce qu’il voulait faire et il l’a fait exécuter… ils lui ont dit d’écrire une lettre de repentance mais il a refusé et a dit qu’il n’avait rien fait pour devoir se repentir.
Maintenant, après trois ans, la famille de Mohammad Abdollahi ne sait toujours pas où se trouve son lieu de sépulture, bien qu’elle ait interrogé, à plusieurs reprises, les autorités.
Source : Iran Human Rights - 19 septembre 2018

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