vendredi 21 septembre 2018

Iran : Condamnation d'un poète et cinéaste pour une publication sur Instagram en 2016


Bektash Abtin cinéaste iran Bektash Abtin, poète, cinéaste et ancien membre du conseil d'administration de l’Association des écrivains iraniens, a été condamné à une amende de 1019 euros pour « propagande contre le régime ».
L’ordre susmentionné est un appel interjeté à l’encontre de sa condamnation du mois de juin, par la branche 2 du tribunal révolutionnaire de Karaj, à trois mois de travaux forcés au Bureau de l‘aide sociale, en plus d’une amende de 100 euros environ.

Lorsque la police a effectué une descente lors de la cérémonie commémorative au sanctuaire Imamzadeh Saleh à Karaj en novembre 2016, Abtin a pris une photo des blessures de son camarade et l’a publiée sur Instagram. L’office était destiné à commémorer les écrivains Mohammad Mokhtari et Mohammad Jafar Pouyandeh, victimes de meurtres en série en décembre 1998, soupçonnés avoir été commis par des agents du gouvernement iranien.
Les forces de sécurité ont pris d'assaut la cérémonie commémorative, qui s'est rapidement transformée en un affrontement violent. Pour tenter de protéger Fatemeh Sarhadizadeh, un civil âgé de 75 ans, Mazdak Zarafshan a été gravement blessé au visage. Abtin, Zarafshan et plusieurs autres participants, dont Mohammad Mehdipour, Naser Zarafshan et Reza Akvaniyan, ont ensuite été placés en détention.
Après sa libération, Abtin a publié des preuves photographiques des blessures subies par Zarafshan sur son compte de médias sociaux, incitant les procureurs de Karaj à l’accuser de « propagande contre le régime » et à ouvrir une affaire contre lui.
Ce n’est pas le premier antécédent d’Abtin. Suite à un procès intenté par Reza Khandan Mahabadi, membre de la rédaction et membre du conseil de l’Association des écrivains, Abtin avait déjà été accusé de « propagande contre le régime » et de « publication d’une revue illégale ». Au moment des accusations portées par Mahabadi contre lui, les forces de sécurité ont pris d'assaut leurs deux maisons et confisqué leurs biens personnels.
En 2015, Abtin a été interrogé pendant trois jours consécutifs par des agents du services du renseignement, qui l'auraient torturé pour ses films, son appartenance à l’Association des écrivains iraniens et sa participation aux manifestations postélectorales de 2009.
Bektash Abtin, né en 1974, est un poète et réalisateur de documentaires qui a été élu en 2014 avec quatre autres collègues au conseil d'administration de l’Association des écrivains iraniens. Auparavant, il a été secrétaire de l’Association pendant un mandat et responsable du comité directeur de l’Association pendant deux mandats. Lors des élections de l’Association de 2018, il a été élu comme l'un des commissaires aux comptes du groupe. Un certain nombre de ses documentaires ont été projetés à l’occasion des festivals internationaux, dont « 13 octobre 1937 », un documentaire sur le musicien et chef d’orchestre iranien, Loris Cheknavarian ; « Ansor », un documentaire sur la censure ; et « Homayun Khorram », un documentaire sur le célèbre musicien iranien du même nom. Il a également publié un certain nombre de livres de poésie, dont « Quand mon pied a été battu à mort, il était écrit, reviens » ; « Mes coups de fouet ont suturé mes yeux fermés » ; « La massue » ; « Un certificat de naissance isolé » ; et « l'ancêtre de mon singe intérieur »
Source : Les militants des droits de l'homme en Iran - 17 septembre 2018

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