La banque française Bpifrance, détenue par l’État, a renoncé à ses plans de créer un système pour aider les entreprises françaises qui voudraient faire affaire avec le régime iranien après les sanctions américaines contre Téhéran.
Plus tôt cette année, la banque avait déclaré qu’elle travaillait sur un projet pour financer les entreprises françaises qui souhaitaient exporter des biens vers l’Iran malgré les sanctions américaines qui ont été annoncées par Donald Trump. Bpifrance pensait pouvoir créer un système de paiement en dehors du système financier américain et que les entreprises pouraient contourner la loi extraterritoriale américaine pour éviter les nouvelles sanctions.
Nicolas Dufourcq, le PDG de Bpifrance, a déclaré : « Nous avons suspendu ce projet. Les conditions nécessaires à sa mise en œuvre ne sont pas présentes […] Les sanctions sont lourdes pour les entreprises. »
La banque souhaitait créer une garantie d’exportation à dominante européenne – avec l’euro, car l’Iran n’a plus le droit d’utiliser le dollar américain depuis août dernier – pour les biens et les services français afin de permettre aux acheteurs iraniens de se sentir en sécurité lors de leurs achats.
Les commentaires de Dufourcq montrent que les sanctions américaines compliquent les relations commerciales entre l’Iran et la France, bien que l’UE soutienne encore activement ces liens.
Bpifrance est juste la dernière entreprise européenne d’une longue liste à se retirer du marché iranien à cause des sanctions américaines. Plus tôt ce mois-ci, le constructeur automobile suédois Volvo avait annoncé qu’il ne ferait plus de montage automobile en Iran, car il ne pouvait plus être payé pour les composants qu’il envoie.
Le porte-parole de Volvo, Frederik Ivarsson, a déclaré : « Avec toutes ces sanctions, le système bancaire ne fonctionne plus en Iran. Nous ne pouvons pas être payés […] Donc pour l’instant, nous ne serons plus présents sur le marché (iranien). »
D’autres entreprises se sont retirées du marché iranien ces derniers mois, dont la compagnie pétrolière Total, Air-France-KLM et British Airways.
Les sanctions entrent en vigueur suite au retrait en mai dernier des États-Unis de l’accord sur le nucléaire passé en 2015 entre Téhéran. D’autres sanctions visant l’industrie pétrolière iranienne et la Banque centrale seront mises en œuvre le 4 novembre prochain.
Certains diplomates et politiques européens ont affirmé que cela pourrait être le début d’un changement concernant la dépendance de l’Europe vis-à-vis du système financier américain, alors que certaines lois européennes pénalisant les entreprises européennes qui se retirent du marché iranien ont été annoncées. Mais la réalité est que le système financier américain est dominant et que les entreprises européennes préfèrent payer des amendes plutôt que d’être coupées du système américain.
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