CSDHI - A l'occasion de la 39e session du Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève, les ONG abordent de nombreux sujets de violations dnas des déclarations écrites.
L'une d'entre elles, le Centre Europeen pour le droit, la Justice et les droits de l'homme, a consacré une déclaration écrite au Pasteur Youcef Nadarkhani, dont voici des extraits :
Il y a cinq ans, le pasteur Youcef Nadarkhani, un pasteur iranien condamné à mort pour « apostasie » et détenu dans une prison iranienne depuis près de trois ans, a été acquitté et libéré. Bien que l'aquitement et la remise en liberté semblent signaler que la République islamique d'Iran a réalisé qu'elle devait laisser le pasteur Youcef vivre sa foi dans la liberté, tel n'était pas le cas. Le pasteur Youcef a été arrêté à nouveau en 2012 et en 2016 pour sa foi religieuse. Plus récemment, le 22 juillet 2018, des sources ont rapporté que des agents iraniens en civil avaient de nouveau attaqué la maison du pasteur et avaient commencé à le frapper ainsi que son fils avant d’arrêter le pasteur Youcef pour avoir fait la promotion du christianisme. La seule information dont disposait la famille du pasteur Youcef était qu’il devait être transféré de nouveau à la prison d’Evine, à Téhéran, une prison connue pour détenir les chrétiens et les opposants politiques de l’Iran.
L’Iran a violé pour la première fois les droits humains du pasteur Youcef lorsqu’il a été arrêté en octobre 2009. Cette arrestation est intervenue après qu’il ait critiqué le monopole des autorités islamiques sur l’éducation en Iran ; En réponse à son affirmation selon laquelle la propre constitution de l’Iran ne justifie pas la promotion d’une seule religion à l’exclusion de toutes les autres grâce à une instruction religieuse obligatoire à l’école, l’Iran a menacé de prendre sa vie et a failli le faire.
Le pasteur Youcef a été accusé d'apostasie en septembre 2010, une accusation pour laquelle il a été condamné à la peine de mort. Le 5 décembre de la même année, il a fait appel de sa condamnation devant la cour suprême d’Iran. Néanmoins, la cour suprême a confirmé sa peine le 28 juin 2011.
Au cours de son emprisonnement, le policier iranien a exercé à plusieurs reprises des pressions sur le pasteur Youcef pour qu’il se rétracte, mais il a tenu bon et a accepté son emprisonnement en raison de sa croyance dans le christianisme. Cependant, après le scandale mondial face au déni des droits les plus fondamentaux du pasteur Youcef, il a été légitimement acquitté de son accusation d’apostasie après avoir passé près de trois ans en prison.
Trois mois plus tard, le 25 décembre 2012, à Noël, il a été enlevé à son domicile par la police iranienne. Son deuxième emprisonnement est la conséquence de son inculpation d’évangélisation. Bien qu’il ait été acquitté pour apostasie, l’Iran a continué à le persécuter pour sa foi en le condamnant à trois ans de prison et l’ont libéré, le 7 janvier 2013, en considération du temps déjà écoulé avant son acquittement. Il a ensuite été condamné à purger les 45 jours restants en probation.
Il semblerait que l’Iran ait déjà fait tout ce qui était en son pouvoir pour faire souffrir le pasteur Youcef, et pourtant il a été enlevé par la police, une troisième fois, le 13 mai 2016, lors de raids visant spécifiquement les chrétiens et condamné parmi trois autres chrétiens, pour avoir perçu des fonds du gouvernement britannique. Ils ont ensuite été libérés sous caution, quelques semaines plus tard.
Toujours en liberté sous caution, un tribunal iranien a reconnu, en juillet 2017, les quatre chrétiens coupables de « promotion du christianisme sioniste » et, ce faisant, « d’atteinte à la sécurité nationale » et à une peine de dix ans de prison. Cette accusation ne repose sur aucune preuve crédible et sa formulation parle d’elle-même. C'est la preuve que l'Iran est déterminé à forcer les chrétiens à garder le silence et à utiliser arbitrairement leur système judiciaire pour le faire.
Le pasteur et les trois autres chrétiens ont immédiatement interjeté appel, mais les juges Hassan Babaee et Ahmad Zargar ont sursis à statuer sur leur appel jusqu’au 13 décembre 2017, d’infâmes juges corrompus, dont l’un a été accusé d’avoir perdu son impartialité judiciaire en 2014 et qui fait face à des sanctions au Royaume-Uni. Malheureusement, sans surprise, cinq mois plus tard, le 2 mai 2018, leurs avocats ont été informés par écrit que les juges avaient rejeté leur appel et que la peine de dix ans, prononcée contre eux, avait été confirmée. Plutôt que d'être convoqué, le verdict a été appliqué avec la plus grande cruauté, deux mois plus tard, dans la nuit du 22 juillet 2018, le pasteur Youcef ayant été violemment enlevé à son domicile dans le cadre d’un acte honteux de brutalité policière.
Son enlèvement a eu lieu lorsque sa maison a été pillée par la police sans préavis ; sa porte a été brisée et il a été agressé avec des matraques électriques, même s'il ne représentait aucune menace pour les forces de la sécurité. Chose incroyable, la police a également battu et utilisé un taser contre son fils. Toutes ces brutalités inutiles se sont produites devant l’épouse du pasteur et ses plus jeunes enfants et elles ne sont que les derniers actes de persécution scandaleuse que la République islamique d’Iran a infligés au pasteur Youcef en raison de sa foi. Les trois autres chrétiens convertis, reconnus coupables de « promotion du christianisme sioniste » avec le pasteur Youcef en 2017 et dont les appels ont également été rejetés, ont été arrêtés les jours suivants et ils ont tous été conduits à la prison d’Evine à Téhéran.
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