Dans l’Iran d’aujourd’hui, nous sommes constamment témoins de la propagation de la violence contre les femmes. Nous apprenons chaque jour des faits plus effroyables les uns que les autres. Les autorités tentent de dissimuler les cas de violence à l’égard des femmes, mais souvent, ces cas sont trop évidents pour être négligés. Le fait que le régime clérical ne poursuive pas pleinement les auteurs de ces actes et qu’il s’empresse de les libérer indique qu’il profite de cette situation.
Le régime clérical n’a pas signé la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW). Le consensus sur la répression des femmes règne en maitre dans ce régime.
La répression est l’un des deux piliers qui assurent la survie de la dictature cléricale. La répression qui vise principalement les femmes, permet de contrôler ainsi toute la société. Le régime iranien est le premier bourreau de femmes dans le monde. La violence d’Etat contre les femmes, sous prétexte de politique, du voile, etc., est bien plus intense que la violence sociale ou domestique.
Ebrahim Raïssi, un meurtrier de masse responsable d’innombrables exécutions politiques, est à la présidence. Sous son mandat, les perspectives d’amélioration des conditions de vie des femmes semblent plus que jamais bouchées.
Dans cette brochure, vous lirez ce qui suit :
L’agresseur qui tire sur des femmes en plein jour est en liberté.
Les juges et les procureurs insultent et humilient les plaignantes.
Des meurtriers sans pitié protégés par la loi patriarcale
Au cours des deux dernières années, nous avons assisté à un flot continu de féminicides cruels. Ces événements, qu’ils soient commis sous prétexte de crimes « d’honneur » ou de conflits familiaux, montrent que les hommes en Iran, sous le pouvoir de soi-disant religieux, s’appuient sur la loi qui reconnaît les hommes comme chefs de famille et maitres des femmes.
Ces lois et la culture misogyne dominante, ouvrent la porte aux hommes pour se venger sur les femmes de la pression économique et sociale. En outre, la violence à l’égard des femmes n’a jamais été criminalisée sous ce régime et reste délibérément ignorée par le pouvoir judiciaire.
Selon les recherches menées par Parvine Zabihi, une militante des droits des femmes à Marivan, au Kurdistan, au cours des 20 dernières années, 1 200 femmes ont été victimes de “crimes d’honneur” en Iran. “La loi est écrite par les hommes, et la culture est le produit d’une société patriarcale”, a-t-elle déclaré à Salamatnews.com le 23 octobre 2021.
Dans un article publié le 19 novembre 2020 sur le site Jahan-e-San’at, un expert en pathologie sociale Mohammad-Reza Mahboubfar a écrit : “L’Iran se classe au premier rang en matière de violence domestique.”
“Actuellement, les préjudices sociaux balaient le pays, et aucun foyer n’est sûr désormais en Iran”, a ajouté Mahboubfar.
Puis il a révélé des chiffres horribles, “Si cette tendance se poursuit, le nombre de crimes d’honneur dans le pays, 450, pourrait passer à 2 736 cas d’ici la fin de l’année” (Jahan-e-San’at – 19 novembre 2020).
Selon l’article 220 du code pénal en Iran, “Si un père ou un grand-père du côté paternel tue son enfant ou ses petits-enfants, il ne sera pas soumis au “Qisas”, (c’est-à-dire le Talion) mais il devra payer le prix du sang et sera fouetté.”
Un projet de loi enchevêtré entre les opinions politiques
Les militantes des droits des femmes ont réussi à faire entrer la question de l’interdiction de la violence contre les femmes dans le discours social. Un projet de loi visant à interdire la violence contre les femmes était en discussion jusqu’à ce que Romina Ashrafi, 14 ans, soit brutalement assassinée par son père le 21 mai 2020. En réponse au tollé général, 24 jours après le meurtre de Romina, Rohani, alors président du régime clérical, s’est précipité sur les lieux et a hypocritement ordonné l’adoption d’un projet de loi intitulé “Protection, dignité et sécurité des femmes” (Agence IRNA – 13 juin 2020).
Le pouvoir judiciaire avait renvoyé le projet de loi au gouvernement à la fin de l’été 2019. Le pouvoir judiciaire avait non seulement changé le titre de ” Interdiction de la violence à l’égard des femmes ” en ” Protection, dignité et sécurité des femmes “, mais il avait également enlevé 15 articles du projet initial, modifiant ainsi l’intention. Parvaneh Salahchouri, alors députée, avait qualifié le projet de loi de “lion sans crinière, ni queue ni ventre” (une expression persane qui signifie bon à rien) et a admis qu’il ne serait d’aucune utilité pour la question de la violence à l’égard des femmes. Selon Salahchouri, “si ce projet de loi est adopté, les femmes sombreront dans une situation encore plus horrible.”
Néanmoins, le projet est resté bloqué pendant 16 mois sous le gouvernement Rohani. Finalement, le 14 janvier 2021, l’adjoint parlementaire de Rohani, Hossein-Ali Amiri, a annoncé que le projet de loi avait été présenté au Parlement.
Au Parlement, il a été mis au placard pendant 10 mois et n’est pas considéré comme une priorité. En fait, à chaque nouvelle de violence choquante et de meurtre de femmes, le projet de loi est comme une patate chaude qui passe d’une commission à l’autre.
Selon l’avocat Ali Mojtahedzadeh, “le projet de loi sur l’interdiction de la violence à l’égard des femmes est enchevêtré entre les opinions politiques” (agence ILNA – 19 octobre 2021).
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