Le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, s’est rendu en Iran dans le cadre d’un effort visant à résoudre certains des problèmes soulignés dans son rapport et à préparer le terrain pour une coopération mutuelle entre les signataires de l’accord nucléaire.
Un porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a salué cette visite. Toutefois, la déclaration en question semble également renforcer la décision du régime de faire traîner les négociations et de poursuivre son extorsion nucléaire. Téhéran a exhorté l’AIEA à rester concentrée sur les questions « techniques » et à éviter les pressions politiques de « certains pays ». Il est peu probable que ces propos soient bien accueillis par M. Grossi, qui s’impatiente visiblement de plus en plus de l’approche de Téhéran sur la question nucléaire.
La semaine dernière, l’Agence internationale de l’énergie atomique a présenté un rapport concernant les contentieux en cours avec le régime iranien, alors que ce dernier se préparait à la reprise des pourparlers à Vienne, qui visent à rétablir l’accord nucléaire de 2015. La Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne, la Russie et la Chine participeront également à ces discussions le 29 novembre, après que près de six mois se soient écoulés depuis la précédente session. Les États-Unis contribueront au dialogue de manière indirecte, en raison du refus de Téhéran d’autoriser des rencontres directes avec les États-Unis.
La récente déclaration de Téhéran et la visite ratée de M. Grossi en Iran sont deux indications d’un schéma plus large d’obstruction et de non-coopération de la part de Téhéran, qui comprend un engagement à exiger des États-Unis la levée de toutes les sanctions économiques avant que le régime ne commence ne serait-ce qu’à revenir sur les mesures qu’il a prises pour faire progresser son programme nucléaire depuis que le JCPOA a été mis en veilleuse en 2019. Les États-Unis ont, sans surprise, rejeté cette proposition unilatérale chaque fois qu’elle a été présentée.
Au moment du rapport trimestriel de l’AIEA, cet été, M. Grossi a déclaré publiquement qu’il n’était plus possible de simplement rétablir les conditions initiales du JCPOA après une telle accumulation de matériel, de savoir-faire et de capacités nucléaires par le régime des mollahs. En octobre, il a répondu par l’affirmative à la question de savoir s’il serait bon que le Conseil des gouverneurs de l’AIEA censure officiellement l’Iran. Et le 2 novembre, il s’est publiquement plaint d’un manque « stupéfiant » de contacts entre les responsables de l’AIEA et le gouvernement d’Ebrahim Raïssi, qui a été inauguré en août dans le cadre du processus de consolidation du pouvoir par le Guide Suprême du régime, Ali Khamenei.
En février, M. Grossi a conclu un accord pour éviter que les inspecteurs nucléaires ne soient expulsés du pays, mais a accepté qu’ils n’aient plus un accès direct aux caméras de surveillance et aux équipements de contrôle des données. Un accord ultérieur a établi que l’AIEA serait autorisée à accéder aux installations concernées pendant une durée suffisante pour effectuer la maintenance des équipements et remplacer les disques durs. Toutefois, à cette date, une caméra de TESA Karaj avait été endommagée et mise hors service, et les autorités de Téhéran en avaient également débranché trois autres sur le même site.
Depuis lors, l’installation en question est devenue un angle mort du contrôle de l’AIEA, qui ne sera jamais complètement rétabli étant donné la durée pendant laquelle aucune séquence de surveillance n’existe. M. Grossi avait sans doute l’intention de consacrer une grande partie de ses efforts à rectifier cette question lors de sa dernière visite à Téhéran, mais ses récentes déclarations laissent planer un grand scepticisme sur ses perspectives. Désormais, les progrès des pourparlers ultérieurs à Vienne pourraient dépendre de sa capacité à convaincre la communauté internationale – y compris la Russie et la Chine – que l’Iran est le principal responsable des différends en cours.
Les puissances occidentales doivent savoir que les actions provocatrices de Téhéran ne sont pas le fruit d’une position de force. Le régime est confronté à une société rétive, l’économie iranienne est en ruine et les sanctions ont sérieusement compromis la capacité du régime à financer ses groupes terroristes et à alimenter sa machine belliciste.
Pour mettre un termes aux provocations nucléaires du régime, la communauté internationale doit rétablir les six résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies qui restreignent le programme nucléaire du régime. La conclusion d’accords avec Téhéran, comme cela a été prouvé ces derniers mois, ne ferait qu’encourager le régime à poursuivre son programme nucléaire et ses activités malveillantes. Les puissances occidentales devraient mettre fin une fois pour toutes à la course de Téhéran vers la bombe atomique en imposant des sanctions au régime. Le régime des mollahs devrait savoir que ses actions provocatrices et ses extorsions ont un prix très élevé. Cela mettrait certainement fin aux activités malveillantes du régime dans la région.
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