Lors d’un discours au mois de mai 2013, le Guide suprême des mollahs a décrit dans des propos écœurants le rôle principal des femmes dans la société : la garde et l’éducation des enfants.
Dès juin 2013, le Parlement du régime a commencé à élaborer un plan sensé répondre aux exigences de Khamenei dans l’objectif de restreindre davantage les droits des femmes.
Largement boudé par la population, Khamenei remonte au créneau en septembre 2016 par un décret en 16 articles encourageant les femmes à constituer des familles nombreuses et à se restreindre aux tâches ménagères. Il a également appelé à un vaste mouvement national pour promouvoir et simplifier le mariage.
Nouvelle tentative des mollahs pour garder les femmes au domicile
Le 2 novembre, dans un discours prononcé avant l’adoption du plan de croissance démographique au Parlement, Qalibaf a reconnu l’échec des plans de croissance préalablement annoncés par Khamenei avant de faire des promesses sans fondement de soutenir économiquement les familles et de faciliter leur logement.
Qalibaf a ajouté : “L’année dernière, en juillet, le Guide suprême a déploré que ses directifs en vue de la croissance de la population et de la revalorisation de la famille n’ont pas reçu de réponses concrète lors de cette dernière décennie”, a rappelé Qalibaf. “C’est pourquoi la protection de la famille et toutes les préoccupations qui en découlent dans tous les domaines est l’un des priorités pour le Parlement”, a-t-il souligné.
Citant les statistiques d’un institut spécialisé, le chef du Parlement a affirmé que les femmes mariées, âgées de 15 à 49 ans, souhaitent avoir trois enfants ou plus mais elle s ‘y abstiennent en raison du manque de soutien, de la négligence des politiques, ainsi que des pressions socio-économiques.
Il a ainsi officialisé la tragédie du mariage en âge mineure (moins de 18 ans) tout en insinuant que la procréation doit être le principal sujet de préoccupation des femmes dans la société.
Or, les protestations répétées et les revendications des enseignants, des infirmières, des retraités, des agriculteurs, etc., montre clairement que les principales préoccupations des femmes iraniennes sont l’absence de la liberté, les injustices, les discriminations, la précarité, les droits sociaux et la corruption de l’administration.
La protection de la famille ou la privation des droits des femmes ?
Sous couvert de “la protection de la famille” dont le chef est, principe patriarcal le veut, le mari, le régime clérical dénie l’autonomie des femmes qui doivent avoir la permission de leur époux pour sortir de la maison, voyager, travailler à l’extérieur, choisir leur profession, etc. Par conséquent, les plans tels que celui de la croissance démographique ne sont que des tactiques et des méthodes pour imposer de nouvelles restrictions aux femmes et les priver de leurs droits.
Le Plan de croissance démographique est le premier plan que l’actuel Parlement a reçu neuf mois après sa formation. Officiellement intitulé “Plan général pour la croissance et la promotion de la famille”, il est également connu sous le nom de “Plan de croissance démographique et de protection de la famille”. Rien que dans le mois de décembre 2020, les commissions parlementaires chargées d’examiner ce plan ont tenu 19 réunions sur le sujet.
La comparaison faite avec le projet de loi visant à prévenir la violence à l’égard des femmes est plus que signifiante. Après dix ans de tergiversations, ce projet est toujours dans la case de départ malgré le taux alarmant des violences et des assassinats de femmes.
Le Parlement du régime a donné la priorité à un plan qui va totalement à l’encontre des droits des femmes au lieu de s’attaquer aux problèmes majeurs que sont la pauvreté, le chômage et la gestion du coronavirus.
Malgré ses fausses promesses économiques telles que des prêts pour les jeunes couples et des frais de grossesse subventionnés, le plan de croissance démographique favorise la violation des droits des femmes dans la société.
Les articles de ce plan, qui seront bientôt appliqués comme une loi, ont sévèrement restreint l’avortement, et dénient le droit des femmes à choisir la maternité, à déterminer le nombre d’enfants, l’intervalle entre les naissances, à avoir accès à l’information et à l’utilisation des moyens contraceptifs, autant de droits reconnus par les Nations unies.
En outre, l’application de cette loi pousse les femmes à avoir de nombreux enfants et aura de graves conséquences pour les mères qui sont déjà privées de protection contre d’autres formes de violence sexiste.
Cette politique a également des retombées sociales et économiques. Elle met en péril la sécurité de l’emploi des femmes sur un marché déjà trop précaire pour elles. En outre, ce plan remet en question le rôle social des femmes et leur participation à la production économique et à la vie sociale et politique du pays.
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