« Narges Mohammadi est une prisonnière d’opinion et défenseuse des droits humains ciblée uniquement pour ses activités pacifiques en faveur des droits. Elle risque désormais de recevoir 80 coups de fouet de manière imminente. Nous demandons aux autorités iraniennes de la libérer immédiatement et sans condition, d’annuler sa condamnation injuste et de veiller à ce qu’elle soit protégée contre toutes les formes de torture et autres mauvais traitements, y compris la flagellation.
« Arrêter une défenseuse des droits humains pour avoir réclamé la vérité et la justice le jour du deuxième anniversaire des manifestations de novembre 2019, où des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants ont été tués par les forces de sécurité iraniennes, est un acte impitoyable – et un autre rappel de la crise d’impunité systémique en Iran pour les crimes de droit international.
« Depuis bien trop longtemps, les autorités iraniennes soumettent Narges Mohammadi à des détentions arbitraires, à des poursuites injustes, à la torture et à d’autres mauvais traitements en raison de son action en faveur des droits humains. Amnesty International exhorte la communauté internationale, notamment les Nations unies et l’Union européenne, à s’exprimer sur son cas et à mettre en lumière la répression effrénée dont sont victimes les défenseurs iraniens des droits humains. »
Contexte
Narges Mohammadi est vice-présidente du Centre des défenseurs des droits humains en Iran. Elle a travaillé avec la Campagne pour l’abolition progressive de la peine de mort (connue sous le nom de Legam, son acronyme persan). À la suite des manifestations nationales de novembre 2019 et de l’assassinat illégal de centaines de manifestants, la défenseuse des droits humains a soutenu vocalement les membres des familles endeuillées en quête de vérité et de justice pour les meurtres de leurs proches.
En mai 2021, la branche 1188 du tribunal pénal deux de Téhéran a condamné Narges Mohammadi à deux ans et demi de prison, 80 coups de fouet et deux amendes distinctes pour des chefs d’accusation incluant la « diffusion de propagande contre le système. » Quatre mois plus tard, en septembre, Narges Mohammadi a reçu une convocation pour commencer à purger cette peine. Mais elle n’a pas répondu car elle considérait la condamnation comme injuste.
Elle a été arrêtée arbitrairement le 16 novembre 2021 par des agents du ministère iranien du renseignement qui, selon son mari, ont brutalement battu Narges Mohammadi avant de l’emmener dans un lieu inconnu. Le lendemain, la défenseuse des droits humains a appelé sa famille pour l’informer qu’elle se trouvait à la prison d’Evine à Téhéran et qu’elle devait purger une peine de deux ans et demi de prison.
Narges Mohammadi avait également été arrêtée arbitrairement en mai 2015 et condamnée en 2016 à 16 ans d’emprisonnement pour des charges uniquement liées à sa liberté d’expression et de réunion.
À la suite d’une action mondiale, notamment d’Amnesty International, Narges Mohammadi a été libérée de prison en octobre 2020. Mais depuis lors, les autorités iraniennes l’ont soumise à plusieurs reprises à des actes de harcèlement, de torture et d’autres mauvais traitements.
La flagellation telle qu’elle est pratiquée en Iran constitue invariablement un acte de torture. C’est un crime au regard du droit international et une interdiction absolue aux termes de l’article 7 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), auquel l’Iran est partie.
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