Aussi sûr que puisse être le verdict de culpabilité, la conclusion de cet appel ne doit pas devenir la conclusion de cette affaire dans son ensemble. La communauté internationale doit considérer l’appel comme une occasion de donner suite aux menaces sous-jacentes du terrorisme du régime iranien, comme elle ne l’a pas fait à la suite des premières poursuites.
Le diplomate-terroriste du régime, Assadollah Assadi, a été condamné à 20 ans de prison. Son arrestation avait révélé l’existence de vastes réseaux terroristes iraniens en Europe, qui n’ont toujours pas été démantelés. Des documents obtenus dans le véhicule d’Assadi ont montré qu’il avait rencontré des agents dans au moins 11 pays sur une période d’environ quatre ans, les payant souvent en espèces pour des services jusque-là inconnus.
Le régime des mollahs a une longue histoire d’activités terroristes dans le monde entier, notamment une série d’assassinats ciblés de militants de l’opposition. Dans d’autres cas, les informations existantes sont assez complètes, mais aucune mesure n’a été prise car les auteurs connus d’incidents terroristes sont restés protégés en Iran.
En août, un de ces individus, Ahmad Vahidi, impliqué dans l’attentat à la bombe d’un centre juif en Argentine en 1994, qui a fait 85 morts et 200 blessés, a été nommé ministre de l’Intérieur du régime.
D’une part, cette évolution est révélatrice de la nature du régime avec Ebrahim Raïssi comme président, qui est personnellement responsable des violations des Droits de l’Homme et du meurtre systématique de milliers de dissidents nationaux. D’autre part, tant la « sélection » de Raïssi que la nomination ultérieure de Vahidi soulignent le sentiment d’impunité qui entoure la plupart des activités malveillantes de Téhéran.
Cette impunité est renforcée chaque fois que la communauté internationale refuse de réagir aux nouveaux développements en Iran qui menacent la stabilité mondiale ou la vie des dissidents. Le complot terroriste de 2018 a certainement eu tous ces effets, les experts ayant noté qu’il aurait pu être la pire attaque terroriste moderne sur le sol européen.
L’engin qu’Assadi a transmis à ses co-conspirateurs était composé de 500 grammes de TATP, un explosif puissant, qui a blessé un policier belge au moment de sa neutralisation, alors qu’il se trouvait à l’extérieur du cordon de sécurité. Si la bombe avait explosé au milieu du rassemblement Iran Libre, comme prévu, elle aurait certainement tué des centaines et plus probablement des milliers de personnes, y compris peut-être les dignitaires américains et européens qui ont participé à la manifestation afin de montrer leur soutien à la cause d’une nation iranienne libre et démocratique.
La menace pour la sécurité internationale a été soulignée par le fait qu’avant d’être découvert en possession de deux agents à la frontière entre la Belgique et la France, le TATP a été transféré d’Iran en Autriche sur un avion de ligne, à l’intérieur de la valise diplomatique d’Assadi. Il a ensuite transporté les explosifs de l’Autriche au Luxembourg pour rencontrer les futurs poseurs de bombes et leur a laissé des instructions sur la manière de les manipuler et l’endroit où les placer.
La cible principale du complot était évidemment Mme Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne. Cela témoigne autant de la menace que représente la Résistance iranienne pour le régime que du fait que les ordres de l’attentat provenaient des plus hautes sphères du régime des mollahs.
Ce fait a été reconnu par les procureurs dans le cas d’Assadi, et il devrait l’être à nouveau alors que ses co-conspirateurs tentent de faire appel. Le régime a activé une cellule dormante et risqué un incident international dans une tentative désespérée d’endommager le réseau de militants de l’opposition qui a joué un rôle de premier plan lors du soulèvement national en Iran au début de 2018. Les puissances occidentales ont ensuite eu l’occasion d’aggraver les effets du soulèvement en exerçant davantage de pression sur le régime au sujet de ses menaces pour la stabilité mondiale, mais elles ne l’ont malheureusement pas fait.
Bien évidemment, tant que ces menaces persistent, l’opportunité pour les décideurs occidentaux ne disparaîtra jamais vraiment. Mais plus ils attendront pour prendre des mesures sous la forme de sanctions économiques plus sévères, de mandats d’arrêt et d’autres sanctions à l’encontre des participants au terrorisme iranien, plus Téhéran sera enhardi à tenter de nouvelles attaques sur le même modèle.
La communauté internationale doit agir pour mettre un terme à l’impunité qui motive de telles attaques, le moins qu’elle puisse faire est de déployer de sérieux efforts pour démanteler les réseaux terroristes qui les rendent possibles. Mais même cela exige une volonté politique plus forte que celle dont la plupart des décideurs occidentaux ont fait preuve jusqu’à présent. L’appel actuel en Belgique souligne l’ampleur du danger que représentent de tels cas, et ce danger pourrait être évité en démantelant le réseau de terrorisme de Téhéran.
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