Au 62e jour du soulèvement : poursuite de la grève étendue des bazars, des manifestations et des affrontements à Téhéran et dans tout l’Iran
Dans la matinée du mercredi 16 novembre, au 62e jour du soulèvement, les bazars de Téhéran et d’au moins 45 villes ont poursuivi leurs grèves pour la seconde journée. Par ailleurs, de nombreuses villes et universités ont accueilli manifestations, sit-in, grèves et affrontements avec les forces répressives.
A Téhéran, les commerçants étaient toujours en grève au Grand Bazar, au bazar Sepahsalar, au bazar de la verrerie et à Naziabad. Le bazar du fer s’est joint à la grève et les commerçants ont manifesté en brûlant des pneus. Des accrochages sporadiques ont éclaté avec les agents qui ont tiré des gaz lacrymogènes. Le bazar des fournitures de bureau de la rue Iranshahr et le bazar Chouch de la verrerie se sont aussi mis en grève.
En province les bazars qui pour la plupart étaient hier en grève, ont poursuivi le mouvement aujourd’hui malgré les menaces du régime. Cela s’est passé notamment à Racht, Anzali, Lahidjan, Some’eh Sara, Sari, Gorgan, Babol, Tabriz, Machad, Arak, Qazvine, Ispahan, Zarinechahr, Najafabad, Fouladchahr, Falavarjan, Abdanan, Chahinchahr, Kermanchah, Sanandaj, Mahabad, Marivan, Boukan, Baneh, Saqqez, Oshnaviyeh, Javanroud, Qorveh, Ravansar, Kamiyaran, Bijar, Yassoudj, Divandareh, Miandoab, Khorramabad, Boroudjerd, Yazd, Kazeroun, Marvdasht, Eghlid, Behbahan, Ahwaz, Bandar-Abbas, Guenaveh, Boroujen, Kerman, Rassak, et Iranshahr.
À Machad, des réparateurs automobiles se sont mis en grève dans le quartier Aqdassiyeh et ont manifesté avec la population. Ils ont attaqué les agents à coups de pierres et allumé un feu au milieu du boulevard. À Ispahan, la grève a touché le Grand Bazar, le bazar de l’électroménager, le bazar Hakim Nizami, le bazar Chaharbagh Abbassi, le bazar des téléphones portables, le bazar de Zarine-Chahr et celui de Foulad-Chahr. Le bazar des orfèvres d’Ahwaz et celui des joailliers de Bandar Abbas ont rejoint la grève. À Chiraz, le centre commercial du Bazar de la Ville et les autres magasins étaient en grève. A Sari, tous les bazars se sont mis en grève sauf les pharmacies. La grève des sidérurgistes d’Ispahan est entrée dans son deuxième jour. Les commerçants d’Iranchahr ont manifesté avec le slogan de « à bas Khamenei ».
À Téhéran, les gens ont manifesté aux cris de « à bas Khamenei », « à bas la dictature religieuse » dans le métro Darvazeh-ye-Dolat. Dans d’autres secteurs comme le parc Danechjou, la rue de Chouch, la rue Bahaï, le centre commercial Boustan, ils ont manifesté en lançant des slogans contre le pouvoir. Kamiyaran a connu des accrochages sporadiques. La foule a manifesté en scandant « un martyr ne meurt pas » marchant sur le chemin de Farhangsara et près de la maison du martyr du soulèvement Fouad Mohammadi. Les gens se sont battus contre les agents répressifs qui ont ouvert le feu et fait des blessés. Mercredi matin à Bandar-Abbas, des personnes et des jeunes ont attaqué des officiers et des agents de sécurité et les ont fait fuir. À Boukan, les gens ont fermé le boulevard Mohammad Rassoulollah en allumant des feux. A Mahabad, des jeunes courageux ont affronté les forces répressives. A Kermanchah, les quartiers de Dolat-Abad et Diesel-Abad, ainsi que la ville de Some’eh-Sara ont connu leurs lots de manifestations et d’affrontements.
Les manifestations ont gagné les universités, notamment dans la capitale à Tarbiat Modares, arts et architecture Pars, Khajeh Nassir et la faculté des sciences de la recherche. En province elles ont touché la faculté de médecine de Sanandaj, celle de Qazvine, Azad de Tabriz et de Shahroud. Les étudiants ont scandé « jurons sur le sang de nos amis de résister jusqu’au bout », « suspendez les étudiants, nous fermerons l’université », « 1500 personnes tuées dans notre [soulèvement] de novembre [2019]», « pas de droit, pas de classe », « pour chaque personne tuée, un millier d’autres se lèvent ». Les étudiants de Khajeh-Nassir à Téhéran ont scandé « on ne veut pas d’université de pasdarans, on n’en veut pas ». Les étudiants en art et architecture de Pars ont scandé « on n’a ni pain ni maison, le hijab n’est qu’un prétexte ». Dans d’autres parties de Téhéran, des lycéens ont manifesté dans les rues. Des lycéennes dans le quartier de Nezamabad, ont protesté en bloquant la rue, et des lycéennes à Chiraz ont protesté avec des slogans antigouvernementaux. A Chiraz, devant la faculté de médecine, un affrontement a éclaté avec des agents qui tentaient d’arrêter une femme.
Le régime inhumain des mollahs, incapable de mettre fin au soulèvement général ou de le contenir, a eu recours à la condamnation à mort de manifestants arrêtés. Aujourd’hui, l’agence de presse Mehr a annoncé : « Dans le prolongement de l’examen du dossier des émeutiers et des perturbateurs de la sécurité devant le tribunal révolutionnaire de Téhéran », trois autres personnes ont été « condamnées à mort à Téhéran ». Des sentences criminelles pour lesquelles le fascisme religieux en Iran recevra une réponse de la jeunesse insurgée sur le terrain de la lutte et du soulèvement.
Secrétariat du Conseil national de la Résistance iranienne
Le 16 novembre 2022
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