Nous demandons instamment aux autorités de répondre aux demandes d’égalité, de dignité et de droits de la population, au lieu d’utiliser une force inutile ou disproportionnée pour réprimer les manifestations. L’absence d’obligation de rendre des comptes pour les violations flagrantes des droits humains en Iran persiste et contribue aux griefs croissants.
Depuis le début des manifestations nationales le 16 septembre, plus de 300 personnes ont été tuées, dont plus de 40 enfants. Deux garçons de 16 ans figuraient parmi les six personnes tuées au cours du week-end. Des manifestants ont été tués dans 25 des 31 provinces iraniennes, dont plus de 100 au Sistan-Baloutchistan. Des sources officielles iraniennes ont également indiqué qu’un certain nombre de membres des forces de sécurité ont été tués depuis le début des manifestations.
Selon ces sources, plus de 40 personnes ont été tuées dans des villes principalement kurdes au cours de la semaine écoulée. Un nombre important de forces de sécurité a également été déployé ces derniers jours. Cette nuit, nous avons reçu des informations selon lesquelles les forces de sécurité ont répondu avec force aux manifestations dans plusieurs villes principalement kurdes, notamment Javanrud et Saqqez.
Le refus apparent des autorités de remettre les corps des personnes tuées à leurs familles est particulièrement préoccupant. De même que le fait qu’elles subordonnent la remise des corps à la condition que les familles ne parlent pas aux médias ou acceptent de donner une fausse version de la cause du décès.
Des milliers de personnes ont été arrêtées dans tout le pays pour avoir participé à des manifestations pacifiques. Au moins six personnes liées à ces manifestations ont été condamnées à mort pour moharebeh ou « guerre contre Dieu », ou efsad-e fel-arz ou « corruption sur terre ».
En même temps, un nombre croissant de personnes, dont des célébrités et des sportifs iraniens qui ont exprimé leur soutien aux manifestations, ont été convoquées ou arrêtées.
Nous rappelons aux autorités iraniennes qu’en vertu du droit international relatif aux droits humains, elles ont l’obligation de respecter et de garantir les droits à la réunion pacifique et à la liberté d’expression.
Nous appelons les autorités à libérer toutes les personnes détenues en relation avec l’exercice de leurs droits, y compris le droit de réunion pacifique, et à abandonner les charges retenues contre elles. Le Bureau appelle également les autorités iraniennes à imposer immédiatement un moratoire sur la peine de mort et à annuler les condamnations à mort prononcées pour des crimes qui ne sont pas qualifiés de crimes les plus graves au regard du droit international.
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