Le tribunal révolutionnaire de Téhéran a annoncé dans une déclaration publiée le 16 novembre 2022 qu’il avait prononcé la peine de mort pour trois accusés. La déclaration ne mentionnait aucun nom. Cependant, d’après les informations précédentes des procès tenus pour les manifestants iraniens, on peut conclure que les décrets de mort ont été émis contre Mohammad Ghobadlou, Mohammad Boroughani et Sahand Noor Mohammadzadeh.
Le premier procès a eu lieu le samedi 29 octobre 2022. Il avait été annoncé que la prochaine session se tiendrait le lundi 31 octobre 2022, mais elle n’a jamais eu lieu. Les décrets de mort de ces manifestants ont été émis après une seule session de procès qui a eu lieu en l’absence de leurs avocats.
Le lendemain, les familles des accusés ont été convoquées au tribunal révolutionnaire, où le juge Salavati les a informées des décrets de mort. Salavati a également menacé les familles de ne pas informer qui que ce soit des condamnations.
Sahand Noor Mohammadzadeh est condamné à mort pour avoir bloqué la rue et provoqué la circulation.
Le communiqué du Tribunal révolutionnaire précise que les peines prononcées sont préliminaires et peuvent faire l’objet d’un appel.
Dans une autre déclaration, le tribunal révolutionnaire de Téhéran a annoncé la condamnation à mort d’un autre manifestant. La déclaration fait référence à un défendeur qui a été condamné à mort sur la base de l’accusation de ‘moharebeh’ en utilisant une arme froide et en provoquant la peur ».
Cette déclaration ne mentionne pas le nom de l’accusé. Il est clair cependant que, d’après les accusations données, le défendeur est Mahan Sedarat Madani.
Le procès de Mahan Sedarat Madani a eu lieu le 3 novembre 2022. Lors du procès, le défendeur a déclaré que son intention était une manifestation pacifique et a nié avoir utilisé une arme froide.
Le pouvoir judiciaire iranien a recouru au châtiment le plus cruel qui soit en prononçant des décrets de condamnation à mort en l’absence de procédures légales appropriées et à l’insu de la société civile et de l’opinion publique.
Un groupe d’experts des Nations unies a exhorté les autorités iraniennes, dans une déclaration publiée le 11 novembre 2022, à cesser d’utiliser la peine de mort comme moyen de réprimer les manifestations.
Chanteur kurde détenu en grève de la faim
Saman Yassin (Seyyedi), un rappeur de Kermanshah, a entamé une grève de la faim depuis le mercredi 9 novembre 2022. Il proteste contre le refus de visite de sa famille ainsi que contre sa condition d’incertitude pendant sa détention à la prison d’Evine de Téhéran.
Au deuxième jour de sa grève de la faim, le bureau du procureur de la prison d’Evine a contacté sa famille et Saman a pu bénéficier d’une visite en cabine.
Au cours de cette visite, il n’a pas donné d’explications à sa famille concernant la procédure judiciaire et les conditions de sa détention.
Le 29 octobre 2022, les agences de presse officielles ont annoncé le procès de plusieurs manifestants détenus. Saman Yassin a également été jugé ce jour-là et une vidéo de lui faisant des aveux forcés a été publiée dans les médias officiels. Le chanteur est accusé de « moharebeh » (faire la guerre à Dieu) et de « rassemblement et collusion dans l’intention d’agir contre la sécurité du régime. »
Cela a suscité des inquiétudes quant à la possibilité qu’il soit condamné à mort. Saman Yassin a été arrêté le 2 octobre 2022. Il est actuellement détenu à la prison d’Evine.
Depuis son arrestation, le chanteur kurde s’est vu refuser le droit d’avoir un avocat de son choix. Il a été soumis à de graves tortures physiques et psychologiques pour obtenir des aveux forcés.
Source : Iran HRM/ CSDHI
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