Le prisonnier politique Yashar Tohidi a reçu trois balles de fusil à la cuisse lors de l’attaque. Il souffre d’œdèmes et d’atteintes nerveuses aux pieds et, si graves qu’il s’évanouit parfois.
À plusieurs reprises, on l’a emmené à la clinique de la prison sur une civière. Puis, on lui a administré des tranquillisants avant de le ramener dans le service.
M. Tohidi a pu être opéré au bout de deux semaines. Il a été emmené à l’hôpital des pasdarans Baqiyatallah, à Téhéran. Les balles et les plombs ont été retirés de sa cuisse.
Le prisonnier politique est dans un état critique dans le quartier 8 de la prison d’Evine et ne reçoit pas les soins médicaux nécessaires. La clinique de la prison n’a rien fait pour prévenir la possibilité d’une infection de la jambe de ce prisonnier.
Yashar souffre d’un engourdissement sur la zone plantaire de son pied. Il a besoin de médicaments réguliers, mais on lui dit qu’il y avait une pénurie.
La condition de détention des prisonniers du pavillon 8 est très préoccupante. Les autorités pénitentiaires ont transféré un grand nombre de prisonniers dans ce quartier afin d’augmenter la pression sur les prisonniers politiques. Le quartier a dépassé sa capacité de 85 prisonniers. De nombreux prisonniers dorment actuellement à même le sol.
Les prisonniers blessés du pavillon 8 ne reçoivent aucun soin médical. Les prisonniers font eux-mêmes les pansements médicaux nécessaires car la clinique refuse délibérément de le faire. Le personnel médical de la prison d’Evine s’oppose aussi aux visites à la clinique de ces prisonniers politiques ou à leur envoi dans des centres médicaux hors de la prison.
Yashar Tohidi est emprisonné depuis le 7 juin 2022 et purge une peine de 2 ans et 9 mois. Ce prisonnier politique avait déjà été arrêté et condamné pour ses activités.
La prison d’Evine a fait l’objet d’un raid intensif dans la nuit du samedi 15 octobre 2022. Des explosions ont été entendues dans toute la zone et des tirs ont été vus de loin. Les bruits de tirs ont continué pendant des heures.
Après l’incident sanglant d’Evine, plusieurs prisonniers ont été transférés vers d’autres lieux. Certains ont été emmenés à la prison de Rajaï Shahr et d’autres sont encore inconnus.
Il semblerait que la raison qui expliquerait une attaque aussi horrible contre les prisonniers politiques détenus à Evine serait imputable à leurs chants anti-régime. Ils avaient crié « Mort à Khamenei » en prison deux jours avant le raid. Le nombre de morts parmi les prisonniers n’a pas été précisé, mais il est estimé à plusieurs dizaines.
Source : Iran HRM/ CSDHI
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