samedi 19 novembre 2022

Le soulèvement iranien franchit un nouveau tournant à l’occasion de l’anniversaire des principales manifestations de 2019

 Ceux qui ont été tués pendant le soulèvement sont devenus une motivation majeure qui enflamme la colère populaire et le dévouement de la révolution iranienne

L’Iran a été secoué par des manifestations mardi, des dizaines de milliers d’Iraniens commémorant le grand soulèvement de novembre 2019 et ses 1500 martyrs. Ces manifestations ont également marqué le début du troisième mois de ce que beaucoup considèrent comme la nouvelle « révolution » démocratique de l’Iran. »

Les manifestations se seraient étendues à 60 villes et 40 universités. Selon les rapports compilés par l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI), au moins 60 Bazar et magasins de différentes corporations à travers l’Iran se sont mis en grève.

Ces manifestations et ces grèves, malgré la lourde répression du régime, soulignent une fois de plus que ce soulèvement est incontrôlable pour le régime et que la situation ne serait pas la même.

L’échec lamentable du régime théocratique à réprimer les manifestations et à faire face au désir de changement de la population a contraint les responsables et les médias officiels à exprimer leur crainte de voir se rapprocher la perspective d’un renversement du régime.

Quel autre choix ont-ils, face à un soulèvement national organisé et continu et à des personnes scandant des slogans tels que « La pauvreté et la corruption prennent fin avec le changement de régime ».

« Plus rien ne sera comme avant en Iran », écrivait le 15 novembre le quotidien officiel Etemad. Dans son article, Abbas Abdi, rédacteur en chef d’Etemad et ancien procureur du soi-disant « tribunal de la révolution » dans les années 1980, conseille au Guide Suprême du régime, Ali Khamenei, de « faire un pas en avant, car cela pourrait être accepté par le peuple comme le moyen de sortir de cette impasse. » Et quelle est cette voie ? Selon Abdi, Khamenei devrait utiliser un « complexe de directeurs indépendants et distingués ou d’économistes, d’athlètes, de politiciens, de conférenciers et d’artistes de renom. »

En d’autres termes, Abdi promeut une fois de plus la « modération » comme la seule façon de sortir le régime moribond de l’impasse mortelle actuelle. Alors que les Iraniens ont mis fin au jeu de la modération en 2018 et disent désormais que « l’ensemble du système est la cible« , Abdi tente de tirer le drap de son côté. Il considère la modération comme « la seule voie pour la société iranienne. »

Abdi et sa bande de « réformistes » veulent une part du pouvoir. Ils ont mené la répression sanglante des dissidents dans les années 1980. Hassan Rohani, le président dit « modéré » du régime, a supervisé plus de 8000 exécutions pendant son mandat.

Pourtant, Khamenei n’a pas permis à la faction rivale d’avoir une plus grande part du pouvoir, car il a consolidé le pouvoir de son régime en choisissant Ebrahim Raïssi comme président et en triant sur le volet le Majlis (Parlement des mollahs).

Khamenei a astucieusement rejeté la faction dite réformiste parce qu’il savait qu’à la suite des grands soulèvements de 2018 et 2019, le moindre écart au sommet de son régime deviendrait rapidement une profonde faille, déchirant la théocratie au pouvoir.

En outre, en raison de la tendance croissante des jeunes à rejoindre l’OMPI et son réseau d’Unités de Résistance, et en particulier du rôle prépondérant de ce dernier dans le soulèvement de 2019, Khamenei a choisi Raïssi comme sa dernière carte contre l’opposition organisée. Raïssi a joué un rôle clé dans le massacre, en 1988, de plus de 30 000 prisonniers politiques, pour la plupart membres et partisans de l’OMPI.

Pourtant, le soulèvement en cours en Iran, mené par les Unités de Résistance de l’OMPI, a porté un coup dur à la stratégie de Khamenei. Les responsables de la faction de Khamenei reconnaissent leur incapacité à contrôler la « manifestation organisée », et son parlement trié sur le volet est le théâtre de luttes intestines quotidiennes.

 

« Ces récentes émeutes avaient une intrigue compliquée, contrairement aux manifestations éparses du passé. De petits groupes étaient à l’origine de ces manifestations avec des actions opportunes et audacieuses. Ils étaient entièrement organisés et guidés. Il est intéressant de noter qu’une fois la manifestation lancée, ces unités quittaient immédiatement les lieux pour déclencher une autre émeute dans une autre partie », a déclaré Ismail Khatib, ministre du Renseignement, dans une interview accordée au site Web du Guide Suprême du régime, Ali Khamenei, le 9 novembre.

La révolution en marche en Iran n’offre aucun compromis au régime et souhaite la chute des mollahs. Le peuple iranien n’a qu' »une seule voie« , celle du changement de régime. La communauté mondiale doit soutenir leur désir et reconnaître leur droit à l’autodéfense et à l’autodétermination.

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