vendredi 25 novembre 2022

Le Conseil des droits humains crée une mission d’établissement des faits pour enquêter sur les violations présumées des droits de l’homme en Iran liées aux manifestations du 16 septembre 2022

 OHCHR – Le Conseil des droits humains a constitué hier une mission d’enquête internationale indépendante chargée d’enquêter de manière approfondie et indépendante sur les violations présumées des droits humains en Iran liées aux manifestations qui ont débuté le 16 septembre 2022.  Le Conseil a ensuite clôturé sa session spéciale sur la détérioration de la situation des droits humains en Iran.

Dans sa résolution (A/HRC/S-35/L.1 ), telle que révisée oralement, sur la détérioration de la situation des droits humains en République islamique d’Iran, en particulier en ce qui concerne les femmes et les enfants, adoptée par 25 voix pour, 6 voix contre et 16 abstentions, le Conseil des droits humains a vivement déploré la répression violente des manifestations pacifiques, qui a entraîné la mort de centaines de personnes, dont des dizaines d’enfants, et d’un nombre disproportionné de personnes appartenant à des minorités, ainsi que l’arrestation de milliers de personnes dans le cadre des manifestations organisées dans tout le pays à la suite du décès en détention de Jina Mahsa Amini le 16 septembre 2022.

Le Conseil des droits humains a décidé de créer une mission d’enquête internationale indépendante, jusqu’à la fin de la cinquante-cinquième session du Conseil des droits humains, qui sera nommée par le président du Conseil des droits de l’homme et dont le mandat sera le suivant :

  1. Enquêter de manière approfondie et indépendante sur les violations présumées des droits humains en Iran liées aux manifestations qui ont débuté le 16 septembre 2022, en ce qui concerne les femmes et les enfants ;
  2. Etablir les faits et les circonstances entourant les violations présumées ; collecter, consolider et analyser les preuves de ces violations et préserver les preuves, y compris en vue d’une coopération dans toute procédure judiciaire ;
  3. Et nouer le dialogue avec toutes les parties prenantes concernées, notamment le gouvernement de la République islamique d’Iran, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, le rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme en République islamique d’Iran, les entités concernées des Nations unies, les organisations de défense des droits de l’homme et la société civile.

Le Conseil des droits humains a demandé à la mission d’enquête de présenter une mise à jour orale lors d’un dialogue interactif à la cinquante-troisième session du Conseil et de présenter au Conseil un rapport complet sur ses conclusions lors d’un dialogue interactif à sa cinquième-cinquième session.  Le Conseil a demandé au gouvernement iranien de coopérer pleinement avec la mission internationale indépendante d’établissement des faits, de lui accorder sans délai un accès sans entrave au pays et de fournir aux membres de la mission d’établissement des faits toutes les informations nécessaires pour leur permettre de s’acquitter correctement de leur mandat.  Le Conseil a également demandé l’opérationnalisation immédiate du mandat, a demandé au Secrétaire général de fournir toutes les ressources et l’expertise nécessaires pour permettre à la mission d’établissement des faits de remplir son mandat, et a demandé au Haut-Commissariat de fournir le soutien administratif, technique et logistique nécessaire à la mise en œuvre des dispositions de la résolution. 

Les résultats du vote sont les suivants :

En faveur (25) : Allemagne, Argentine, Bénin, Finlande, France, Gabon, Gambie, Honduras, Japon, Libye, Lituanie, Luxembourg, Îles Marshall, Mexique, Monténégro, Népal, Paraguay, Pays-Bas, Pologne, République de Corée, République tchèque, Somalie, Ukraine, Royaume-Uni et États-Unis.

Contre (6) : Arménie, Chine, Cuba, Érythrée, Pakistan et Venezuela.

Abstentions (16) : Bolivie, Brésil, Cameroun, Côte d’Ivoire, Inde, Indonésie, Kazakhstan, Malaisie, Malawi, Mauritanie, Namibie, Qatar, Sénégal, Soudan, Émirats arabes unis et Ouzbékistan.

Avant de se prononcer sur la résolution, la Chine a présenté un amendement oral au projet de résolution, demandant la suppression du paragraphe opérationnel sept relatif à l’établissement de la mission d’enquête.  L’amendement a été rejeté par un vote de six en faveur, 25 contre et 15 abstentions.

Clôturant la session spéciale, Federico Villegas, président du Conseil des droits humains, a déclaré que le Conseil des droits humains était un organe multilatéral et démocratique.  Les divergences d’opinion au cours des négociations sont légitimes ; cependant, une fois les décisions et les résolutions adoptées, elles sont pleinement valables.  Les mécanismes créés par le Conseil ont pour objectif d’aider les États à se conformer à leurs obligations internationales dans le domaine des droits de l’homme.  Il espère que l’Iran coopérera avec tous les mécanismes du Conseil.

La première réunion de la trente-cinquième session extraordinaire du Conseil des droits humains s’est tenue ce matin et un résumé est disponible ici.  Le webcast des réunions du Conseil des droits de l’homme est disponible ici.  Tous les résumés des réunions peuvent être consultés ici.  Les documents et rapports relatifs à la trente-cinquième session extraordinaire du Conseil des droits humains sont disponibles ici. et https://documents-dds-ny.un.org/doc/UNDOC/GEN/G22/589/44/PDF/G2258944.pdf?OpenElement

La cinquante-deuxième session ordinaire du Conseil se tiendra du 27 février au 31 mars 2023.

Lien : https://www.ungeneva.org/en/news-media/meeting-summary/2022/11/afternoon-human-rights-council-establishes-fact-finding-mission

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