lundi 14 novembre 2022

60ème jour du soulèvement en Iran ; 3ème jour de commémoration de Yalda Aghafazli

 Le 60ème jour du soulèvement en Iran, les habitants de Téhéran ont commémoré le troisième jour de commémoration de leur fille bien-aimée, Yalda Aghafazli, dans une mosquée de Saadatabad.

Ses amis ont scandé : “Cette fleur est un cadeau à la nation”.

Après la cérémonie, ils se sont rassemblés à l’extérieur et ont scandé des slogans anti-régime. Les forces de sécurité ont utilisé du gaz lacrymogène et du gaz poivré ainsi que des fusils à plomb pour disperser la foule des manifestants.

La Commission des femmes du CNRI avait déjà signalé l’arrestation de cette jeune artiste pleine d’énergie lors des manifestations à Téhéran le 26 octobre.

Selon les médias sociaux, elle a passé quatre jours à Evine avant d’être transférée à la sinistre prison de Qarchak, où elle a été détenue pendant 11 jours supplémentaires.

Lors d’un appel passé depuis la prison de Qarchak à l’une de ses amies, elle a déclaré qu’il était impossible de concevoir à quel point elle avait été battue en prison pour faire des aveux contre sa volonté. Elle a déclaré : “J’ai été battue pendant ces 12-13 jours plus que pendant les 19 années de ma vie. Ma voix est rauque parce que je criais et hurlais tout le temps, mais je n’ai pas exprimé de remords jusqu’au dernier moment.”

Elle a dit à son amie : “Ils ont écrit dans mon dossier : ‘le condamné n’a pas exprimé de remords’, et j’ai dit oui, c’est ça. Je n’exprimerai pas de remords. Et jusqu’au dernier moment, j’ai accepté tout ce que j’avais fait. Ils ont dit que vous étiez dans les émeutes. J’ai dit oui. Je n’ai pas pleuré, j’ai juste crié et hurlé, c’est pourquoi ma voix est si rauque. Ecoutez, ils m’ont tellement battu que vous ne pouviez pas y penser ! Je ne peux pas beaucoup parler ici, mais (Aïe, mon dos, Aïe) je vous le dirai en face à face quand je serai sorti. Je vous dirai tout ça”.

Yalda Aghafazli : Il était écrit dans mon dossier que l'accusé n'avait pas exprimé de remords. Et je me suis dit : "Yeaaah, exactement !"
Yalda Aghafazli : Il était écrit dans mon dossier que l’accusé n’avait pas exprimé de remords. Et je me suis dit : “Yeaaah, exactement !”

Dans un enregistrement audio apparemment différent, elle est si heureuse de ne pas s’être brisée en prison. Elle dit à son amie : “Je n’ai exprimé aucun regret jusqu’au dernier moment. Il était écrit dans mon dossier que l’accusé n’avait pas exprimé de remords. Et je me suis sentie, “Yeaaah, exactement !”.

Après avoir été libérée sous caution le 9 novembre, elle était heureuse que la nouvelle de son arrestation ait été rapportée et tweetée, etc. Et elle était très reconnaissante envers tout le monde.

Deux jours plus tard, le 11 novembre, on a appris qu’elle s’était suicidée. On a d’abord dit qu’elle s’était jetée du haut d’un toit, puis les médias d’État ont déclaré qu’elle était morte d’une overdose de crack. (L’agence de presse officielle IRNA – 14 novembre 2022)

Les circonstances de sa mort sont suspectes. Il semble que le régime l’ait libérée de prison pour la tuer à l’extérieur. La photo qui apparaît ci-dessous est celle de sa sortie de prison :

Une femme pleine de vie et d'énergie montre le signe de la victoire (à droite) après avoir été libérée de la prison de Qarchak.
Une femme pleine de vie et d’énergie montre le signe de la victoire (à droite) après avoir été libérée de la prison de Qarchak.

Le 60ème jour du soulèvement en Iran

Pendant ce temps, les protestations se poursuivent le 14 novembre, date du 60ème jour du soulèvement iranien.

Les étudiants en informatique et en mathématiques de l’université de Téhéran ont accompli un acte symbolique lors d’un sit-in, en commémoration d’un jeune martyr baloutche, Khodanour Lojeii. Ils ont exigé la réintégration des étudiants suspendus pour avoir manifesté pacifiquement. Les étudiants en sciences sociales et d’autres écoles de l’université de Téhéran ont également organisé des manifestations et des sit-in.

Sit-in de protestation des étudiants de l'université de Téhéran
Sit-in de protestation des étudiants de l’université de Téhéran

Les étudiants de l’Université de technologie Charif de Téhéran ont organisé un rassemblement pour protester contre l’extension de la répression par le régime.

Université de Melli 60e jour du soulèvement de l'Iran
Université de Sharif 60e jour du soulèvement de l’Iran

Les étudiants des universités Allameh et Melli de Téhéran faisaient également partie des campus qui ont protesté au 60ème jour du soulèvement iranien.

Les étudiants de l’université des sciences médicales de Qazvin se sont également rassemblés sur leur campus, scandant des slogans anti-régime à l’occasion du 60ème jour du soulèvement en Iran.

Université des sciences et de la culture 59e jour
Université de Melli 60e jour du soulèvement de l’Iran

Les lycéens de Téhéran, Karaj, IspahanRacht, etc. sont également descendus dans la rue et ont scandé : “Cette année est l’année du renversement de Khamenei !” et “Mort au dictateur”.

De même, les étudiants de l’Université des sciences et de la culture de Téhéran ont commémoré les personnes tuées par le régime lors des récentes manifestations dans un acte symbolique dans leur école le 13 novembre.

Université de la science et de la culture 59e jour
Université de la science et de la culture 59e jour
Source: CNRI Femmes

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