Les habitants de Téhéran et d’autres villes tenaient les photos des martyrs de Zahedan et scandaient « De Zahedan à Téhéran, ma vie pour l’Iran », un slogan qui a été utilisé lors des récentes manifestations dans le Sistan-Baloutchistan.
Considéré comme l’une des régions les plus déshéritées d’Iran, le Baloutchistan et ses habitants ont été soumis à des siècles de mauvais traitements contrôlés par l’État. La province qui était autrefois considérée comme une région florissante de l’Iran est dévastée par la cruauté et la discrimination des dictatures.
Pourtant, les courageux habitants du Sistan-Baloutchistan ont joué un rôle important depuis le début du soulèvement national en Iran. Deux tiers des 550 martyrs du soulèvement sont originaires de cette province. Leur bravoure a encouragé l’ensemble de la nation iranienne et a déclenché une vague de solidarité nationale dans tout le pays.
Le régime a donc lamentablement échoué après des décennies passées à dépeindre les populations défavorisées du Baloutchistan comme des « séparatistes », une excuse utilisée par les officiels pour justifier leur mauvaise conduite et leurs crimes contre l’humanité au Sistan-Balouchistan.
Depuis qu’il a détourné la révolution de 1979, la théocratie religieuse vise à « diviser et conquérir » ou à réprimer la société iranienne rétive. Quelques semaines après le début de la révolution iranienne de 1979, le fondateur du régime, Ruhollah Khomeini, a mobilisé ses forces et attaqué la région du Kurdistan. Ce n’était que le début de la théocratie au pouvoir en Iran. Les forces des Gardiens de la révolution (pasdaran) et les patrouilles frontalières ont tué sans pitié des porteurs de carburant au Sistan-Baloutchistan et des porteurs au Kurdistan sous le prétexte de « lutter contre la contrebande ». Pendant ce temps, en contrôlant tous les ports officiels et non officiels d’Iran, les pasdaran gère le plus grand réseau de contrebande du pays.
L’opposition iranienne, l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI), a été la première à condamner la guerre totale de Khomeini contre le Kurdistan et les autres minorités ethniques. En 1981, le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) a adopté un plan global reconnaissant l’autonomie du Kurdistan dans le cadre de l’intégrité territoriale de l’Iran. Le CNRI souligne que les mesures incluses dans ce plan pourraient servir de modèle à d’autres provinces comme le Sistan-Baloutchistan.
Le régime des mollahs, et la dictature qui l’a précédé, ont longtemps essayé de viser l’unité nationale en exerçant une double pression sur des régions comme le Sistan-Baloutchistan. Mais le récent soulèvement a mis en évidence leur échec.
Les courageux habitants du Kurdistan et du Baloutchistan ont payé de leur sang le prix de l’unité nationale. Ils ont refusé de tomber dans le piège du « séparatisme » du régime et, comme d’autres manifestants dans tout l’Iran, se sont attachés à dénoncer l’ensemble du régime et ont scandé « A bas Khamenei ».
La présence d’Iraniens de tous horizons dans le soulèvement national, y compris la participation active des minorités ethniques et religieuses dans le but de changer le régime, prouve une fois de plus qu’une révolution démocratique est en marche en Iran. En scandant des slogans tels que « A bas le dictateur » et « à bas l’oppresseur, qu’il s’agisse du Shah ou du Mollah« , les Iraniens ont clairement indiqué qu’ils veulent la démocratie. D’autres slogans, tels que « De Zahedan à Téhéran, ma vie pour l’Iran », indiquent une détermination nationale à renverser un régime qui a bel et bien occupé l’Iran.
Le temps est venu pour la communauté internationale d’accepter la volonté du peuple iranien et son désir de changement de régime. La première étape consiste à reconnaître leur droit à l’autodéfense et à l’autodétermination de leur avenir. Cela aiderait en effet les Iraniens à mettre fin à au moins un siècle de répression par deux dictatures et à atteindre la liberté et la démocratie.
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