Les ressortissants espagnols détenus par les mollahs
L’agence de presse des droits de l’homme HRANA rapporte que les ressortissants espagnols sont toujours en détention, bien que l’on n’en sache pas plus à leur sujet.
L’arrestation la plus récente est celle d’Ana Baneira, 24 ans, qui, selon HRANA, a été arrêtée pendant les manifestations et emprisonnée « ces derniers jours », citant des sources proches de sa famille, bien que la date réelle de son arrestation et le lieu où elle se trouve soient inconnus.
Son arrestation suit celle de Santiago Sanchez, 41 ans, arrêté dans la ville de Saqqez après s’être rendu sur le lieu de sépulture de Mahsa Amini, dont la mort a déclenché les récents troubles. Selon l’agence de presse Reuters, Sanchez a envoyé pour la dernière fois une photo de lui à ses amis à la frontière entre l’Irak et l’Iran avec la légende suivante : « Entrée en Iran ».
L’Associated Press a rapporté jeudi que l’ambassade d’Espagne à Téhéran a confirmé l’arrestation des deux ressortissants espagnols. Elle a déclaré que son personnel est en contact avec les autorités iraniennes à leur sujet. AP rapporte que Sanchez est entré en Iran alors qu’il se rendait de Madrid à Doha pour la Coupe du monde de football de 2022.
La soeur de Navid Afkari arrêtée elle aussi
HRANA a également rapporté jeudi que les forces de sécurité ont arrêté Elham Afkari, la sœur du lutteur iranien Navid Afkari, exécuté en 2020 après avoir été reconnu coupable de meurtre.
Les agences de presse affiliées au gouvernement iranien ont rapporté qu’Elham Afkari avait été arrêtée à la frontière alors qu’elle tentait de fuir le pays. Elles l’ont accusée d’être un agent de l’organisation de diffusion d’informations en persan basée à Londres, Iran International.
Depuis son compte Twitter, Iran International a catégoriquement démenti « l’affirmation de la République islamique selon laquelle Elham Afkari travaillait pour le radiodiffuseur ou collaborait avec lui ».
Les médias officiels ont montré des images de l’arrestation d’Elham Afkari, sur lesquelles on la voit avec un grand bandeau noir sur le visage, assise à l’arrière d’un véhicule de sécurité aux fenêtres barrées.
Mais son frère Saeed Afkari a écrit sur les médias sociaux que sa sœur, son mari et leur fils de trois ans avaient été arrêtés dans la ville de Chiraz, dans le sud du pays. Les groupes de défense des droits humains contestent également la version des événements présentée par les médias officiels iraniens.
Selon Iran International, le frère d’Elham, le lutteur Navid Afkari, a été exécuté en septembre 2020, après avoir participé à des manifestations et avoir été accusé du meurtre d’un employé du gouvernement. Son exécution a suscité de vives condamnations nationales et internationales.
Selon l’agence de presse, deux autres frères d’Afkari sont toujours en prison et purgent une peine de 66 ans à eux deux. Le rapport ajoute que la famille est persécutée depuis plus de quatre ans et que Navid et ses deux frères ont été soumis à de nombreuses tortures en prison.
Les plus grandes manifestations nationales depuis 2009
Ces arrestations interviennent alors que les manifestations qui ont débuté en septembre se poursuivent dans tout le pays. Elles ont été déclenchées après le décès de Mahsa Amini, 22 ans, originaire de la région kurde d’Iran, qui avait été placée en garde à vue par la police des mœurs pour ne pas avoir respecté le code vestimentaire strict du pays.
Les protestations représentent l’un des plus grands défis intérieurs à la théocratie iranienne depuis les manifestations du Mouvement vert de 2009. Certains travailleurs du secteur pétrolier se sont joints lundi aux protestations dans deux complexes de raffinerie clés, établissant pour la première fois un lien entre une industrie essentielle pour la théocratie et les troubles.
Certaines informations de ce rapport proviennent de l’Associated Press et de Reuters.
Source : VOA/ CSDHI
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