Le jeune délinquant Milad Azimi pourrait être exécuté pour un crime qu'il aurait commis à l'âge de 16 ans, selon le quotidien officiel, Hamdeli.
Milad Azimi a été incarcéré dans un commissariat de police de la province de Kermanshah, dans l'ouest du pays, pendant 15 jours après son arrestation en décembre 2011. On soupçonne qu'il a été torturé et soumis à d'autres formes de mauvais traitements : il a notamment été fouetté pour « avouer » qu'il avait poignardé la victime. Il n'a pas été autorisé à consulter un avocat et n'a été autorisé à voir sa famille que six jours après son arrestation, lorsqu'il a été conduit au bureau du procureur.
Il est revenu sur ses « aveux » devant le procureur et pendant son procès, affirmant qu'ils avaient été extorqués sous la torture. Aucune enquête sur ses allégations de torture n'a été menée.
Il a été condamné à mort par la 3e chambre du tribunal pénal provincial de la province de Kermanshah en mai 2015, en vertu du principe islamique de la « Loi du Talion » (Qisas) pour son implication présumée dans une agression mortelle lors d'une bagarre entre plusieurs jeunes hommes en décembre 2013.
Milad Azimi a, par la suite, demandé à ce que le procès soit révisé sur la base des nouvelles directives du code pénal islamique de 2013 adoptées par l'Iran. En octobre 2015, des inquiétudes ont été exprimées quant au rejet de sa demande par la cour suprême.
Il a nié avoir infligé la mortelle blessure à l'arme blanche. Dans son verdict, le tribunal a reconnu qu'il avait moins de 18 ans au moment des faits mais a déclaré qu'il n'y avait « aucun doute sur son développement mental et sa maturité et qu'il comprenait la nature de son crime et les dangers de l'utilisation d'un couteau ». Sa peine de mort a été confirmée en août 2015 par la 17e chambre de la cour suprême.
Le code pénal islamique de l’Iran permet à l’héritier de la victime - walli-ye-dam – de mettre personnellement en œuvre la condamnation pour qisas (punition), même dans certains cas, en poussant lui-même la chaise sur laquelle se trouve le condamné. La même loi permet également aux familles de gracier le condamné, souvent en échange d’une compensation financière appelée diyah.
La famille d’Azimi a eu jusqu’au 4 décembre une chance d’obtenir le diyeh requis, soit 550 millions de tomans. Ils ont vendu leur maison, leur or et d'autres objets précieux pour payer l'argent du sang, mais ils n’ont pu rassembler que 150 millions de tomans.
Dans une déclaration datée d'octobre 2015, Amnesty International a exhorté les autorités iraniennes à suspendre immédiatement tout projet d'exécution de Milad Azimi et à faire en sorte que sa peine de mort soit annulée et qu'il bénéficie d'un nouveau procès conforme aux normes internationales en matière de procès équitable, sans recours à la peine capitale.
Source : Les droits de l’homme en Iran
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