CSDHI - Le prisonnier politique iranien, Soheil Arabi, enfermé dans les cachots du régime iranien depuis novembre 2013, a envoyé un message du Grand Pénitencier de Téhéran à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes.
Il décrit la situation tragique des femmes iraniennes dans les prisons et la politique sauvage des mollahs misogynes au pouvoir en Iran :
Parlez de la lutte contre la violence à l'égard des femmes !
A propos de votre lutte contre la tyrannie, la discrimination et la violence dans la société contre les femmes ;
Parlez de la violence à l'égard des femmes dans la prison de Qarchack ou à Evine, parlez des grèves de la faim ;
Parlez des agressions des interrogateurs et des menaces proférées contre les femmes en prison ;
Parlez des yeux remplis de larmes et des mains lors des courtes visites en prison ;
En effet, la lutte contre la violence à l'égard des femmes a toujours été un impératif pour tout mouvement revendiquant la liberté face à la discrimination sexuelle ;
Les systèmes de décision ont toujours donné l’impression que les hommes possèdent les femmes et les femmes sont la propriété des hommes ;
Cette conviction m'a fait rompre le silence ;
Le silence devant la violence est une trahison.
Levez-vous et parlez :
Dites que ma mère ne mérite pas la violence ;
Dites que ma sœur ne mérite pas la discrimination et que je ne mérite pas la supériorité ;
Debout les guerriers et brisez les croyances ignorantes ;
Je salue tous ceux qui se sont dressés contre la discrimination sexuelle et qui s’opposent à la violence à l'égard des femmes, et en particulier ceux qui ont payé le prix de telles sincères croyances, en souffrant dans des cellules de prison froides et humides et en supportant la douleur des coups de fouet, et même ceux qui ont senti le nœud coulant autour de leur cou.
Je salue les mères qui ont accouché et ont élevé des combattants de la liberté ; celles qui ont vu la violence et se sont dressées contre elle.
La « violence » est un mot qui mérite d'être éradiqué et la société a besoin de personnes qui se battent pour cette cause.
Maintenant, il est temps de rester debout face à ces poings agressifs dirigés contre les femmes et les combattants de la liberté.
Je me lève donc et crie aux côtés des grandes femmes de mon pays éprises de liberté :
Non à la violence contre les femmes.
Non au hijab obligatoire
Non au silence devant la violence
Debout pour enseigner à nos enfants que les êtres humains méritent ce qu'il y a de mieux.
Soheil Arabi, prisonnier politique, novembre 2018.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire