jeudi 30 juin 2022

Annulation de la peine de rétribution du prisonnier politique kurde Behrouz

 CSDHI – Le prisonnier politique kurde Shaker Behrouz qui se trouvait dans le couloir de la mort et qui avait été transféré hier dans un lieu inconnu, a été renvoyé dans sa cellule de la prison centrale d’Oroumieh après le renoncement de la famille de la « victime » à son droit de rétribution.

Selon les informations obtenues par Iran Human Rights, le prisonnier politique kurde Shaker Behrouz a été renvoyé dans son quartier de la prison centrale d’Oroumieh après avoir été transféré dans un lieu inconnu hier. Shaker a été condamné à une peine de qisas (châtiment en nature) pour le meurtre d’un pasdaran après avoir été soumis à un an et neuf mois de torture physique et psychologique pour obtenir des aveux auto-incriminants. Il a été informé que la sentence avait été confirmée le 25 juin.

Selon des sources informées, la famille du pasdaran en question a officiellement signé ce matin les documents pour renoncer à son droit de rétribution dans cette affaire, annulant de fait la condamnation à mort.

Shaker a été condamné à une peine de qisas (la loi du Talion) par la première branche du tribunal pour mineurs d’Oroumieh, présidée par le juge Sheikhloo, pour le meurtre d’un membre de l’IRGC (pasdarans) en 2020. Shaker a été informé que sa sentence avait été confirmée par la branche 31 de la Cour suprême le 25 juin en prison.

Une source qui a souhaité rester anonyme a précédemment déclaré à Iran Human Rights : « Shaker a rejoint le Parti démocratique du Kurdistan d’Iran (dans la région kurde d’Irak) en 2018. Puis, il est retourné en Iran quelques mois plus tard. Il a été arrêté et détenu pendant 14 jours. Deux mois après sa libération, il a été arrêté par les forces du renseignement en mars 2019. Il a passé un an et neuf mois à subir des interrogatoires en isolement dans le centre de détention du ministère du renseignement à Oroumieh. Il a subi des chocs électriques à sept reprises, ils lui ont arraché les ongles et lui ont fait subir les tortures les plus horribles. Ils lui ont dit que s’il n’avouait pas le meurtre, ils feraient venir sa famille ici et la violeraient devant lui. »

« Pendant les interrogatoires, ils disaient à Shaker qu’il serait mis en permission et libéré s’il avouait le meurtre, mais que s’il ne le faisait pas, les membres de sa famille seraient violés devant lui et la vidéo serait diffusée partout. Il a été condamné à mort deux fois. La première pour appartenance au Parti démocratique du Kurdistan, qui a été commuée en cinq ans d’emprisonnement, et la seconde pour le meurtre d’un membre de l’IRGC, qui a été confirmée à deux reprises », a-t-il ajouté.

Il a conclu : « La famille de Shaker est profondément préoccupée par le fait que sa peine sera exécutée alors qu’il n’avait rien à voir avec le meurtre. Ils ont condamné Shaker sur la base d’accusations fabriquées de toutes pièces. »

Un autre prisonnier politique kurde, Firuz Mousalu, a été secrètement exécuté à la prison centrale d’Oroumieh le 20 juin et enterré en secret par les autorités.

Source : IHR

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