jeudi 23 juin 2022

Commentaire de Ravina Shamdasani, porte-parole du Bureau des droits de l’homme de l’ONU, alors que huit prisonniers risquent sérieusement l’amputation de doigts en Iran

 OHCHR, Genève, le 22 juin 2022 – Nous sommes profondément préoccupés par l’amputation probablement imminente des doigts de huit hommes condamnés pour cambriolage en Iran et nous demandons instamment aux autorités iraniennes d’annuler les amputations prévues.

Nous demandons également à l’Iran de réviser de toute urgence ses sanctions pénales afin de supprimer toute forme de châtiment corporel, y compris les amputations, la flagellation et la lapidation, conformément à ses obligations en vertu du droit international relatif aux droits humains et aux recommandations des mécanismes des Nations unies relatifs aux droits humains.

Les huit personnes, dont sept ont été identifiées comme étant Hadi Rostami, Mehdi Sharafian, Mehdi Shahivand, Amir Shirmard, Morteza Jalili, Ebrahim Rafiei, Yaghoub Fazeli Koushki, ont été condamnées à « avoir quatre doigts de la main droite complètement coupés de sorte qu’il ne reste que la paume de la main et le pouce ».

Sept de ces hommes sont actuellement détenus à la prison centrale du Grand Téhéran et l’on ignore où se trouve l’un d’entre eux, Hadi Rostami, qui a été transféré de la prison le 12 juin. Tous sont susceptibles d’être transférés à la prison d’Evine, à Téhéran, où, selon certaines informations, une guillotine pour couper les doigts a été installée récemment et aurait été utilisée le 31 mai pour amputer les doigts d’un autre prisonnier. Une première tentative de transfert des hommes a eu lieu le 11 juin mais a été interrompue en raison de la résistance des autres prisonniers.

Les organisations de la société civile iranienne indiquent qu’au moins 237 personnes, issues pour la plupart des couches les plus pauvres de la société, ont été condamnées à des amputations en Iran entre le 1er janvier 2000 et le 24 septembre 2020, et que les peines ont été exécutées dans au moins 129 cas.

L’Iran est un État partie au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, dont l’article 7 interdit la torture et les autres peines cruelles, inhumaines ou dégradantes. Comme l’a clairement indiqué le Comité des droits de l’homme des Nations unies, qui supervise la mise en œuvre du Pacte, l’interdiction de la torture et des autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants englobe les formes de châtiment corporel.

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