lundi 13 juin 2022

L’amère tragédie des enfants travailleurs en Iran

 CSDHI – Le 12 juin, le monde a célébré la Journée mondiale contre les enfants travailleurs (le travail des enfants). Selon la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant, les membres de l’Assemblée générale des Nations Unies, dont l’Iran, doivent lutter contre l’exploitation économique des enfants.  Mais le nombre d’enfants travailleurs en Iran a augmenté en raison de la pauvreté ainsi que du manque d’action de la part des responsables du régime.

En Iran, le travail des enfants de moins de 15 ans est considéré comme un crime. Il est interdit selon l’article 79 du Code du travail. Selon l’article 80 de la même loi, les « travailleurs » âgés de 15 à 18 ans sont considérés comme des « travailleurs mineurs ». Ils peuvent être employés officiellement.

Le manque de soutien et de solutions du gouvernement sur la question des enfants travailleurs en Iran montre que les enfants travailleurs ne sont pas importants pour les responsables iraniens et que ces enfants n’ont aucune place dans leur propre pays.

La dépendance des parents, la pauvreté croissante, l’inflation et les prix élevés sont parmi les principaux facteurs à l’origine de l’augmentation du nombre d’enfants travailleurs en Iran.

Des statistiques inconnues sur les enfants travailleurs

Il n’existe pas de statistiques officielles sur le nombre d’enfants travailleurs en Iran et les chiffres fournis par les différents responsables varient considérablement.

Le Centre d’information statistique et stratégique du ministère iranien du Travail a publié son dernier rapport en juin 2019 sur le statut des enfants travailleurs, mais les statistiques portaient sur l’année 2017.

Selon les informations, plus de 336 000 garçons et 74 000 filles travaillaient en 2017. En plus de ces enfants travailleurs, près de 90 000 enfants étaient à la recherche d’un emploi.

Un demi-million d’enfants en Iran auraient été des enfants travailleurs selon les statistiques de 2017 qui ont montré une augmentation de 6% et 9,6% par rapport à 2015 et 2016 respectivement.

Piruz Hanachi, le maire de Téhéran en 2019 avait déclaré que 409 000 enfants avaient été identifiés comme des enfants travailleurs en Iran.

Et ce, alors que Nahid Tajoddin, membre de la commission sociale du Parlement en 2017 a déclaré que les experts estimaient le nombre d’enfants travailleurs en Iran entre 3 et 7 millions.

Selon les informations d’un journaliste local de l’agence de presse ROKNA, « il y a maintenant tellement d’enfants travailleurs dans la ville que tout journaliste qui décide de faire un reportage sur des enfants qui fouillent une poubelle peut facilement en trouver 10 en 2 heures près du lieu de travail [du journaliste] et leur parler ». (L’agence de presse officielle Rokna – 4 juin 2021)

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Le phénomène des enfants travailleurs est devenu une catastrophe sociale connue sous le nom d’armée des enfants travailleurs. Dans les conditions actuelles, ces enfants sont privés de droits tels que l’éducation gratuite obligatoire, les soins de santé gratuits et une alimentation saine. Le régime clérical corrompu refuse d’assumer la responsabilité des enfants travailleurs en Iran.

Aucun responsable du régime iranien n’a jusqu’à présent abordé spécifiquement cette question et proposé une solution pratique au problème. En poursuivant constamment les ONG et en restreignant leurs activités, le régime iranien a prouvé ces dernières années que la résolution des crises profondes de la société, y compris celle des enfants travailleurs, n’est pas une priorité. Au contraire, la répression globale et généralisée de la société civile, des militants et des ONG est la priorité du régime.

Plus récemment, le 23 mai, une cour de révision a rendu une ordonnance pour la dissolution de la Société Imam Ali. La Société des étudiants contre la pauvreté, également connue sous le nom de Société Imam Ali, était « la plus grande ONG d’Iran et travaillait depuis deux décennies à réduire les préjudices sociaux et à aider les personnes dans le besoin, en particulier les enfants et les femmes ».

Le maintien de la condamnation à la dissolution du groupe à un moment où une grande partie de la société est soumise à la plus forte pression économique et de subsistance prouve que le régime iranien n’est pas disposé à reconnaître ou à défendre les enfants travailleurs.

Au cours de ses années d’activités, l’Imam Ali Society a publié de nombreuses informations sur le harcèlement sexuel, le viol et la mort d’enfants travailleurs, la toxicomanie des nourrissons et les mariages forcés d’enfants. Elle a eu un point de vue critique sur les lacunes de la loi et des organisations concernées sur la question des enfants.

Organiser les enfants travailleurs en Iran – ou piller leurs revenus ?

Malgré les lois internationales interdisant le travail des enfants, ces derniers représentent le petit gagne-pain de leur famille. Le travail des enfants dans la collecte des ordures rapporte 2 000 milliards de tomans par jour. La seule municipalité de Téhéran profite du travail des enfants en générant 200 milliards de Tomans de revenus (L’agence de presse officielle ILNA – 12 septembre 2020).

Jusqu’à présent, sous le prétexte d’organiser les enfants travailleurs, le régime retire les enfants de la rue et les place dans des centres d’aide sociale où, selon les enfants, ils sont harcelés. Dans certains cas, les enfants travailleurs de sexe féminin sont victimes d’abus sexuels. En bref, la Constitution iranienne et les autres lois du régime des mollahs sont la première justification de la violation des droits des enfants en Iran.

Enfants ramassant des ordures

Le ramassage des ordures est une profession tragique en ce qui concerne le travail des enfants. La mafia de collecte des ordures en Iran est l’un des plus grands syndicats du crime organisé. Selon des représentants du gouvernement, seuls 2,5 % des bénéfices de la collecte des ordures vont aux enfants ; le reste va à la mafia.

La plupart des enfants qui travaillent comme éboueurs sont les soutiens de leur famille. Tant que le gouvernement ne soutiendra pas financièrement les familles, ces enfants continueront à travailler dans le cycle sans fin du travail de rue.

La collecte des ordures expose les enfants à une multitude de maux sociaux, notamment la dépendance et les abus. Par exemple, en 2019, au moins 1 200 enfants sous l’emprise de la drogue ont été remis à l’Organisation de protection sociale. (L’agence de presse officielle ILNA – 7 juillet 2020)

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Source : Iran HRM

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