mardi 21 juin 2022

Les experts de l’ONU s’inquiètent de l’escalade de la répression contre les manifestants iraniens

 CSDHI – Les experts des droits humains des Nations unies ont exprimé hier leur vive inquiétude face à la violente répression des manifestants iraniens et de la société civile en Iran, notamment l’arrestation de membres de syndicats et d’enseignants qui protestaient contre les bas salaires et les mauvaises conditions de travail. Ils ont demandé instamment que les responsables de l’usage excessif de la force soient tenus de rendre des comptes dans le cadre d’enquêtes indépendantes.

Des enseignants ont manifesté dans plusieurs villes d’Iran le 1er mai 2022, à l’occasion de la Journée internationale des travailleurs et de la Journée des enseignants, avec le soutien de syndicats de travailleurs tels que le Syndicat des travailleurs de Téhéran et la Suburbs Bus Company.

Plus de 80 enseignants ont été arrêtés ou convoqués par les forces de sécurité ou le pouvoir judiciaire avant les manifestations du 1er mai, et les domiciles de plusieurs syndicalistes et enseignants ont été perquisitionnés. Aucun de ces enseignants n’a pu bénéficier d’un avocat. Les autorités ont affirmé que ces arrestations étaient dues à l’infiltration d' »éléments affiliés à des étrangers dans les rangs des enseignants et des travailleurs », ce qui constituait une menace pour l’ordre et la sécurité du pays.

L’année dernière, la Iranian Teachers’ Trade Association a organisé plusieurs manifestations à l’échelle nationale pour protester contre les conditions de travail et les bas salaires, ainsi que contre les arrestations d’enseignants et les restrictions à l’éducation publique universelle.

« L’espace dont disposent la société civile et les associations indépendantes pour mener à bien leur travail et leurs activités légitimes devient incroyablement étroit », ont déclaré les experts, citant les arrestations à grande échelle de membres de la société civile et la récente décision de la Cour d’appel de dissoudre l’Imam Ali Popular Students Relief Society.

La décision de dissoudre la plus grande organisation non gouvernementale du pays, l’Imam Ali Popular Students Relief Society, qui menait un vaste travail de lutte contre la pauvreté, a été confirmée par une cour d’appel le 26 mai 2022. Le ministère de l’Intérieur a déposé la demande de dissolution de l’ONG. Plusieurs avocats éminents ont été convoqués dans le cadre de la répression, et certains d’entre eux ont été inculpés pour atteinte à la sécurité nationale.

Depuis le début du mois de mai, des manifestations ont éclaté dans plusieurs villes et régions d’Iran en réaction à la décision du gouvernement de réduire les subventions alimentaires. En raison de l’usage excessif de la force par les forces de sécurité, au moins cinq manifestants ont été tués. Par ailleurs, après l’effondrement d’un immeuble de dix étages à Abadan le 23 mai, qui a fait plus de 40 morts et de nombreux disparus, des manifestations ont éclaté dans le Khouzistan.

En raison de l’usage excessif de la force par les forces de sécurité, au moins cinq manifestants ont été tués. Par ailleurs, après l’effondrement d’un immeuble de dix étages à Abadan le 23 mai, qui a fait plus de 40 morts et de nombreux disparus, des manifestations ont éclaté dans le Khouzistan.

Les manifestants ont accusé les autorités de négligence et de corruption pour avoir autorisé la construction de l’immeuble malgré les avis contraires des experts. » « En l’absence de canaux de participation significatifs en Iran, ont déclaré les experts, les protestations pacifiques sont désormais le seul moyen restant pour les individus et les groupes de s’exprimer et de partager leurs griefs avec les autorités. »

« Nous sommes profondément préoccupés par le fait que la première réponse des autorités est sécuritaire, impliquant l’utilisation d’une force excessive contre les manifestants et ce qui semble être une politique active de protection des auteurs et d’évitement de la responsabilité ».

« La répression a lieu au milieu d’une situation économique extrêmement difficile, ce que les autorités ont admis. » Nous devons nous rappeler que le gouvernement est le premier responsable de la protection et de la promotion des droits de l’homme, y compris de l’atténuation des effets des sanctions. Nous exigeons que les autorités s’attaquent aux causes profondes des manifestations et veillent à ce que chacun ait le droit à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique. »

Source : Stop au Fondamentalisme

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