vendredi 6 janvier 2023

L’Iran arrête un journaliste qui a interviewé des familles de détenus

 – Les autorités iraniennes ont arrêté un journaliste qui avait publié des interviews de familles de condamnés à mort dans le cadre des manifestations nationales, a annoncé vendredi le quotidien réformateur Etemad.

Quatorze Iraniens ont été condamnés à mort dans le cadre des troubles déclenchés par la mort en détention de Mahsa Amini, le 16 septembre dernier.

La police des mœurs de Téhéran a arrêté la Kurde iranienne de 22 ans pour une infraction présumée au code vestimentaire de la république islamique pour les femmes.

« Mehdi Beikoghli, chef du service politique du quotidien Etemad, a été arrêté la nuit dernière », a indiqué le journal sur son site Internet.

Ces dernières semaines, le journaliste, le dernier à avoir été arrêté en Iran, avait interviewé plusieurs familles de personnes condamnées à mort en raison des manifestations.

Deux hommes, tous deux âgés de 23 ans, ont été exécutés le mois dernier dans le cadre des manifestations que les autorités iraniennes qualifient d' »émeutes ». Douze autres ont été condamnés à la pendaison, selon un décompte de l’AFP basé sur les déclarations officielles. La moitié d’entre eux sont en attente d’un nouveau procès.

Des groupes de défense des droits et des militants basés à l’étranger affirment que des dizaines d’autres manifestants font face à des accusations punissables de mort.

« Sa femme a écrit sur Twitter que le téléphone portable, l’ordinateur et les effets personnels de Mehdi ont été saisis lors de l’arrestation », a déclaré Etemad.

Shargh, un autre journal réformateur, a publié en décembre une liste de près de 40 journalistes et photojournalistes détenus en lien avec les manifestations.

L’un d’entre eux est le journaliste de Shargh, Niloufar Hamedi, qui, avec Elaheh Mohammadi du journal Ham Mihan, a contribué à révéler le cas d’Amini en effectuant respectivement des reportages à l’hôpital et à ses funérailles. Tous deux sont détenus depuis septembre.

Les médias locaux ont depuis signalé l’arrestation de plusieurs autres journalistes.

Le mois dernier, le principal organe de sécurité iranien a indiqué que plus de 200 personnes, dont des membres des forces de sécurité, avaient été tuées depuis le début des manifestations. Les autorités judiciaires ont fait état d’accusations contre plus de 2 000 personnes.

Source : VOA/ CSDHI

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