dimanche 7 décembre 2025

Déclaration d’Ehsan Faridi, prisonnier politique condamné à mort à la prison centrale de Tabriz, à l’occasion de la Journée de l’Étudiant en Iran

 Au nom de la justice et de la liberté,

À l’occasion de la commémoration du 16 Azar, Journée de l’Étudiant — ce jour où, dans la continuité du coup d’État infâme du 28 Mordad, les bottes des agents de Mohammad Reza Pahlavi, pour complaire à leurs maîtres, ont étouffé la voix des étudiants en les massacrant afin d’éteindre le dernier rayon d’espoir pour la liberté — j’adresse mes salutations et mon respect à tous les étudiants et professeurs courageux de mon pays ; ceux qui, sous l’ombre lourde de la répression et de l’injustice, ont choisi de crier et ont continué de maintenir allumée la flamme de la conscience.

Aujourd’hui encore, nous voyons le triangle funeste de la réaction, de la tyrannie et du colonialisme — ces trois pôles anciens mais toujours actifs de l’Histoire — tenter, sous un visage nouveau et des slogans trompeurs, de s’approprier une fois de plus les droits du peuple ; les mêmes qui, autrefois, tiraient des balles dans la poitrine des étudiants, veulent désormais, avec l’aide de missiles, de bombes et d’avions de puissances étrangères, nous imposer une nouvelle version de la liberté. Mais nous savons bien que la liberté ne s’impose pas de l’extérieur ; elle naît seulement de la foi et de la volonté de ces mêmes étudiants et de notre peuple.

À mes compagnons de route, des universités jusqu’aux prisons, dans toutes les disciplines et à tous les niveaux, je dis : notre mesure n’est ni les titres, ni les diplômes ; seule notre résistance montrera comment nous sortirons de cette épreuve. Compagnons d’enfance, vous êtes les espoirs vivants de cette terre. C’est vous qui construirez l’avenir de l’Iran ; vous qui croyez en la liberté, ne marchandez pas la vérité et, dans les moments les plus difficiles, préférez tenir debout plutôt que céder à l’oubli ou au compromis.

Si nous avons pu survivre aux jours amers de la prison, c’est grâce à vous ; grâce à votre solidarité, grâce au fait que vous avez montré qu’en cette terre battue, des cœurs continuent de battre — des cœurs qui ne se courbent pas sous l’oppression et ne restent pas silencieux face à l’humiliation de l’humanité. Restez forts, car l’Iran de demain ne naîtra ni d’ordres ni de barrières, mais de votre foi en la dignité humaine.

C’est vous qui écrirez l’avenir ; vous qui, même en captivité, êtes plus libres que ceux qui ont enchaîné la liberté du peuple.

Ehsan Faridi – Prisonnier politique condamné à mort

Prison centrale de Tabriz

07 décembre 2025 (16 Azar 1404 en calandrier iranien)

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