samedi 6 décembre 2025

Prison d’Evin : des prisonnières politiques transférées dans un sous-sol immonde

 Les conditions de vie des prisonnières politiques dans la prison d’Evin se sont détériorées après leur transfert dans un sous-sol humide et contaminé, un lieu infesté de rats, d’insectes et d’une pollution sévère, ce qui constitue une forme évidente de torture.

La situation est particulièrement alarmante pour les prisonnières souffrant de graves problèmes de santé, notamment Fatemeh Ziaii et Shiva Esmaeili, dont l’état a ravivé les appels urgents à une intervention internationale immédiate.

Le Secrétariat du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) a lancé un appel urgent le 6 décembre 2025, demandant au Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, au Rapporteur spécial de l’ONU sur l’Iran et aux instances internationales de défense des droits humains d’enquêter immédiatement sur les conditions de la prison d’Evin et d’assurer la libération des prisonnières gravement malades.

Après la destruction de la prison d’Evin en juin, les prisonnières politiques avaient d’abord été transférées à la prison de Qarchak, à Varamin, une prison tristement célèbre pour ses conditions dégradantes et non conformes aux normes minimales.

Bien qu’elles aient été renvoyées à la prison d’Evin le 9 octobre, elles ont récemment été placées dans un quartier en sous-sol situé à près de quarante marches sous le niveau du sol. Ce quartier est décrit comme excessivement humide, insalubre et envahi par les rats, les insectes et d’autres nuisibles, exposant les détenues à des conditions assimilables à de la torture.

Parmi ces prisonnières figure Fatemeh Ziaii, 68 ans, prisonnière politique incarcérée pour la première fois dans les années 1980, qui a été arrêtée à sept reprises et a passé au total 13 ans en prison. Elle souffre d’une sclérose en plaques (SEP) à un stade avancé, de tuberculose et d’une infection interne.

Les pressions liées à l’emprisonnement et le manque d’accès à des installations médicales lui ont causé un préjudice irréparable et mettent sa vie en danger. Le 19 janvier 2025, après qu’un médecin légiste ait confirmé qu’elle ne pouvait pas supporter les conditions de détention en raison de la gravité de sa maladie, elle a été libérée après avoir payé 300 millions de tomans pour le reste de sa peine.

Cependant, elle a été arrêtée à nouveau en août 2025 et, en octobre 2025, elle a été traduite devant la 15e chambre du Tribunal de la révolution islamique de Téhéran, présidée par le juge bourreau Salavati, pour répondre à de nouvelles accusations fabriquées de toutes pièces.

Shiva Esmaeili, une autre prisonnière politique purgeant une peine de 10 ans à Evin, souffre de douleurs chroniques et sévères au bas du dos. Alors que son état physique continue de se détériorer, les autorités pénitentiaires lui refusent l’accès à des soins médicaux spécialisés.

Dans sa déclaration, le Secrétariat du CNRI a décrit la situation dans la prison d’Evin comme un exemple manifeste d’abus systématique contre les prisonnières politiques et a exhorté la communauté internationale à agir immédiatement pour enquêter sur leur situation et obtenir la libération des prisonnières malades.

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