jeudi 4 décembre 2014

VIDEO- Iran - Maryam Radjavi: soutenir une solution culturelle basée sur un islam démocratique est la seule solution à l'extrémisme

                 
 CNRI - Lors d’une conférence le 30 novembre intitulée « Les musulmans unis contre l’instrumentalisation de l’islam par les extrémistes », Maryam Radjavi, présidente élue de la Résistance iranienne a lancé une mise en garde concernant « toute collaboration et rapprochement avec le régime iranien sous prétexte de lutte contre Daech, qui selon elle, ne va aboutir qu’au développement de ce cancer dans les pays musulmans. Et les principales victimes seront les peuples musulmans. »
Intervenant lors de cette conférence tenue à l’invitation du Comité des musulmans de France pour la défense des droits des Achrafiens, Mme Radjavi a déclaré:
« Je voudrais remercier le Comité des musulmans de France pour la défense des Achrafiens et des Moudjahidine du peuple d’Iran pour cette initiative. Avec la création de ce comité, Cheikh Khalil Meroun, Cheikh Dhaou Meskine et Taoufigh Sebti, qui sont des dirigeants respectés de la communauté musulmane en France, ont franchi une étape importante pour soutenir les fidèles de l’islam authentique et s’opposer aux forces qui sous couvert de cette religion sont des ennemies de l’islam.
La création de ce comité coïncide avec des évènements importants dans le monde musulman et surtout au Moyen Orient. Ces évènements ont eu de profondes conséquences internationales. Les crimes terribles de Daech et des milices liées au régime iranien en Irak et en Syrie commis au nom de l’islam, rendent doublement nécessaire un travail d’explication à ce sujet et l’adoption d’une politique correcte face à la sauvagerie et au terrorisme généré par l’intégrisme. Nous pensons que les racines tout comme la durée et le renforcement de ce phénomène se trouve dans le régime du guide suprême en Iran.
C’est pourquoi permettez-moi de vous rappeler quelques points majeurs. Premièrement la crise créée par Daech est le résultat d’une situation créée par le régime iranien et ses dictatures alliées en Irak et en Syrie avec des massacres, la répression et le sectarisme. D’autre part, à cause d’une politique erronée et surtout de la politique de complaisance avec le régime iranien, parrain de l’intégrisme et du terrorisme, les gouvernements occidentaux sont aussi responsables de cette crise. Je veux évoquer leur silence face aux violations sauvages des droits de l’homme en Iran, et leur silence face aux crimes du gouvernement fantoche des mollahs en Irak contre les Achrafiens et face à la répression et la marginalisation des sunnites en Irak.
La deuxième chose c’est que la riposte militaire ne peut conduire à déraciner Daech et les autres Daech que si elle peut supprimer leur espace vital dans l’ensemble de la région. Le facteur vital de ce phénomène, c’est l’occupation et la domination de la région par le régime iranien. Par conséquent, mettre fin à Daech sera possible seulement en expulsant le régime des mollahs de tous ces pays.
De même, je dois souligner que la bataille dans cette région ne se livre pas entre les sunnites et les chiites, ni même entre les musulmans et les non musulmans, ni entre les peuples de la région et les pays occidentaux. Non ! La bataille principale se passe entre d’un côté le régime du guide suprême et ses alliés comme la dictature syrienne, les milices au Liban, en Irak, en Syrie, au Yémen et les mouvements extrémistes violents et de l’autre côté tous les peuples de la région.
C’est pourquoi je voudrais ici lancer une mise en garde : toute collaboration et rapprochement avec le régime iranien sous prétexte de lutte contre Daech ne va aboutir qu’au développement de ce cancer dans les pays musulmans. Et les principales victimes seront les peuples musulmans. Ce danger appelle à encore plus de fermeté et d’opposition au régime iranien.
Un autre point important c’est qu’il faut dénoncer l’extrémisme sous le couvert de l’islam. Ni cette histoire de Daech et de califat en Irak et en Syrie, ni le régime du guide suprême en Iran, ni les décapitations par Daech, ni les mises en croix des sunnites par les agents des mollahs en Irak, ni les agressions à l’acide des femmes en Iran n’ont aucun rapport avec l’islam. Ce califat qui a été annoncé il y a quelques mois sous le nom de l’islam est au pouvoir depuis plus de trente ans sous une autre forme dans mon pays, en Iran.
L’islam est la religion pure du Prophète Mohammad. C’est l’unicité et la clémence, la justice et l’égalité. C’est la religion de la liberté et de la tolérance, la religion du pardon et de la consultation dans toutes les actions.
Le problème se résume en ceci : pas de confrontation entre les fidèles de cultes différents comme les chiites et les sunnites, mais une confrontation entre deux conceptions opposées de l’islam. Comme le dit Ce que nous devons expliquer au monde, c’est que deux islams contradictoires s’affrontent. L’un encourage la cruauté, l’intolérance, la haine, la contrainte, les crimes et les massacres. Et l’autre, à l’opposé, fait de l’islam la religion de la liberté, de la clémence et de la compassion.
De notre point de vue, l’islam est la religion du libre choix et il est impossible de trouver la foi dans l’islam sous la contrainte. Comme le souligne le Coran, le plus haut critère humain est la liberté. C’est pourquoi tous les êtres humains, de toutes origines, ont été créés libres et égaux.
Priver une personne de liberté et d’égalité sous n’importe quel prétexte va contre les lois de la création et l’islam authentique. Les lois misogynes s’opposent aux valeurs de l’islam. On ne peut priver personne de sa liberté, de sa sécurité, de sa dignité et de sa vie. On ne peut sanctionner une personne que dans un tribunal équitable fondé sur les lois internationales.
Pour nous, il est important de respecter les conventions internationales, surtout la Déclaration universelle des droits de l’homme. Nous respectons le principe de la séparation de la religion et de l’Etat. Nous considérons que les fidèles des nombreux cultes – chrétien, juif ou diverses branches de l’islam et les autres –sont libres et égaux en droits. Chacun est libre de suivre ou d’abandonner la religion ou les croyances qu’il a choisies.
Les lois criminelles de Khomeiny et la charia des mollahs, qui en Iran ont pris la forme de lois officielles avec notamment des châtiments inhumains, montrent la nature de ceux qui cherchent seulement à préserver les intérêts de la tyrannie.
C’est avec cette charia, il y a deux mois, que les agents du régime ont brulé à l’acide les visages des femmes en Iran et qu’ils ont poignardé il y a quelques jours des étudiantes dans la rue. Depuis l’arrivée de Rohani, ils ont exécuté plus de 1000 personnes en Iran. Nous rejetons la charia des mollahs.
Comme le dit Massoud Radjavi le dirigeant de la Résistance : « la religion c’est la justice, c’est-à-dire tracer sa frontière avec les oppresseurs. C’est ce que les mollahs de Khomeiny n’ont pas, car ils sont eux-mêmes les symboles de la tyrannie et de l’injustice ».
Comme le souligne le Coran, les enseignements du Prophète et les enseignements d’Ali Ibn Abu Talib, en s’appuyant sur la sagesse, la logique et l’interprétation continue des textes, les musulmans doivent adapter ce message à leur époque, car nous croyons dans le dynamisme du Coran. L’islam veut le progrès de la société et le développement des relations entre les personnes.
Et pour finir, résister au régime du guide suprême et à toute tyrannie qui viole les engagements de la société et sacrifie des générations, est un droit et un devoir reconnu dans l’islam.
L’alternative et l’antithèse du régime iranien et de l’intégrisme qu’il génère, vient de ce mouvement qui croit dans un islam tolérant et démocratique et qui est représenté par les Moudjahidine du peuple d’Iran dont l’avant-garde se trouve au camp Liberty. Ils ont payé le prix de la liberté en défendant le vrai visage de l’islam, c’est pourquoi le régime iranien veut à tout prix les éliminer, par des massacres et un blocus inhumain, surtout un blocus médical.
Permettez-moi de conclure en soulignant quelques points. Le monde aujourd’hui a besoin d’un front uni, composé des musulmans démocrates et opposés à l’intégrisme et à l’extrémisme. Il est normal que les personnalités de toutes les tendances de ce front aient des différends sur certains sujets. Mais ce qui est important, c’est un accord sur deux sujets essentiels :
- D’abord le rejet de l’extrémisme sous le couvert de l’islam et de sa principale source politique et idéologique c’est-à-dire la dictature religieuse en Iran.
- Ensuite le soutien à l’alternative de ce régime, c’est-à-dire à une solution culturelle et une alternative basée sur un islam démocratique que représente l’OMPI à Liberty, c’est pourquoi il faut les défendre et faire lever le blocus inhumain de ce camp, surtout le blocus médical.
Je suis convaincue que ce front a beaucoup de capacité et d’énergie car il répond à la demande urgente du monde, et qu’il est la voix de l’immense majorité des musulmans et des fidèles de l’islam authentique.
Vous voyez comment la société française, ses élus, son parlement et son gouvernement sont aux prises avec ce phénomène néfaste sous couvert de l’islam et comment ils recherchent une solution. Il faut trouver ensemble la bonne méthode. Votre comité constitue un pas important dans la création de ce front. Il peut être efficace sur la communauté musulmane, l’opinion publique, les médias et le parlement, et il peut conduire le gouvernement à mener une politique correcte. Je vous souhaite de réussir dans ce chemin et je serais ravie d’échanger des idées avec vous à cet égard. »

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