dimanche 16 mai 2021

Les médias officiels reconnaissent la faible participation à l’élection présidentielle de 2021 en Iran

 À l’approche de la parodie d’élection présidentielle du régime iranien, les médias officiels reconnaissent que la population boycottera cette élection. Les médias officiels iraniens reconnaissent également que l’élection présidentielle du régime n’est qu’une façade démocratique pour la théocratie au pouvoir.

« Les preuves montrent qu’une atmosphère froide domine l’élection présidentielle. On peut affirmer sans risque de se tromper que le même [boycott national] des onzièmes élections parlementaires se répétera« , a écrit mercredi le quotidien officiel Hamdeli.

Hamdeli a reconnu que l’un des objectifs de l’élection présidentielle est de légitimer le régime aux yeux de la communauté internationale, et qu’une faible participation aura des conséquences dévastatrices pour le régime.

« Si nous ne préparons pas le terrain pour que la population participe au maximum à l’élection et que la participation est faible, les effets néfastes de cette illégitimité se manifesteront sans aucun doute dans les négociations à venir, tant avec les puissances occidentales qu’avec les puissances orientales, a ajouté Hamdeli.

Dans un autre article publié jeudi, Hamdeli a écrit : « Maintenant, toutes les autorités intellectuelles et politiques, les militants et les dirigeants de tous les groupes et factions. Ils sont encore confus et indécis. Ils ne voient pas en eux la volonté de choisir et d’être choisis. »

Dans un article paru mercredi, le quotidien officiel Mostaghel a reconnu qu’en Iran, sous le régime des mollahs, les institutions dites « élues » n’ont aucun pouvoir ; par conséquent, les élections servent de façade « démocratique » au régime.

« La réalité qui devient plus apparente aujourd’hui est que les institutions élues n’ont pas le moindre rôle dans la prise de décision et la formulation non seulement des stratégies, mais aussi des tactiques politiques de l’ensemble du système. Tant que leurs décisions sont en accord avec le [Guide Suprême], elles ont le pouvoir d’agir et de s’étendre. Mais lorsque leurs opinions, que ce soit au sein du gouvernement ou des conseils de ville et de village, contredisent les vues des institutions désignées et du centre du pouvoir, ce qui est finalement approuvé et mis en œuvre, ce sont les opinions et les décisions des institutions désignées« , écrit Mostaghel.

Contexte

Le régime des mollahs organisera son simulacre d’élection présidentielle le 18 juin. À la suite de trois soulèvements majeurs en Iran, la population réclamant un changement de régime, le Guide Suprême des mollahs, Ali Khamenei, entend avoir un régime unipolaire. Il ne peut donc accepter la faction dite « modérée » du régime, qui s’est livrée à des violations des droits humains et à l’exportation du terrorisme.

En réalité, le seul rôle du président du régime est d’exécuter les ordres de Khamenei.

L’article 115 de la Constitution du régime et l’article 35 de la loi électorale fixent le seuil des candidats à la présidence aux hommes musulmans, fidèles à la « République islamique » et ayant une croyance et un engagement concrets envers le principe du velayat-e faqih (pouvoir théocratique absolu). Le Conseil des gardiens, non élu et trié sur le volet, a récemment ajouté d’autres exclusions dans le cadre d’un ajustement tactique visant à disqualifier et à limiter davantage les candidats potentiellement gênants du camp autoproclamé des « réformistes » lors des prochaines élections.

Le Conseil des gardiens compte 12 membres, six mollahs et six juristes. Khamenei nomme les six mollahs et le chef du pouvoir judiciaire, que Khamenei nomme, choisit les six juristes. Ainsi, dans les faits, tous les membres du Conseil sont choisis par Khamenei.

L’issue de cette élection présidentielle dépendra de l’équilibre interne du pouvoir du régime et de la capacité de Khamenei à résister à une insurrection interne et à un isolement international. Le régime se trouve dans une impasse pour la prochaine élection. Un mauvais virage conduirait à des protestations et des soulèvements encore plus féroces et plus étendus que ce que l’on a déjà vu.

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