Nader (Sasan) Jamashourani, habitant du village de Jamashouran, dans la province de Kermanshah, avait été arrêté il y a près de vingt ans pour « vol » et condamné à une longue peine de prison. Il est décédé malgré des avertissements répétés concernant la détérioration de son état de santé et des douleurs intenses ainsi qu'une faiblesse physique persistante au cours de la période précédant son décès.
Contexte de l'affaire
Jamashourani avait passé près de vingt ans à la prison de Dizel-Abad. Il souffrait de problèmes de santé chroniques depuis des années et, selon ses codétenus, son état s'était considérablement aggravé ces derniers mois. Malgré des avertissements répétés, les autorités pénitentiaires se sont contentées de lui administrer des médicaments de base et des analgésiques, sans procéder à un examen diagnostique approfondi ni à des soins spécialisés.
L'événement : un AVC et un retard fatal dans le traitement
D'après des témoignages provenant de l'intérieur de la prison, Jameshourani présentait des symptômes évidents d'un AVC le jour de l'incident. Cependant, son transfert vers l'infirmerie de la prison ou un hôpital extérieur a été considérablement retardé. Lorsqu'il a finalement été admis dans un centre médical à l'extérieur de la prison, son état s'était tellement dégradé que toute réanimation était devenue impossible.
Ce schéma – ignorer les signes avant-coureurs, prodiguer des soins inadéquats et retarder le transfert médical – a été documenté à maintes reprises dans les prisons du pays et a contribué à de nombreux décès ces dernières années.
Impact humain et préoccupations familiales
La famille de Jamashourani avait déjà fait part de ses vives inquiétudes concernant la dégradation de son état de santé aux autorités pénitentiaires. Elle souligne que son décès aurait pu être évité et estime qu'une intervention médicale rapide aurait pu lui sauver la vie. Ses codétenus confirment également que son état s'était considérablement dégradé ces dernières semaines.
Responsabilité des autorités pénitentiaires
Conformément aux normes internationales et à la réglementation nationale, les établissements pénitentiaires sont tenus de garantir la santé des détenus et de leur fournir des services médicaux adéquats. Tout retard dans le transfert médical, toute absence de prise en charge face à des symptômes manifestes et tout traitement insuffisant peuvent constituer une négligence criminelle ayant entraîné la mort.
Dans ce cas précis, les éléments de preuve disponibles indiquent que des soins médicaux essentiels n'ont pas été prodigués dans les heures précédant l'accident vasculaire cérébral de Jamashourani, et cette négligence a directement contribué à son décès.
Un schéma récurrent de privation médicale
Le décès de Jamashourani révèle un problème plus vaste et profondément alarmant de négligence médicale dans les prisons du régime iranien en place. La pénurie chronique de médecins, le manque de médicaments adéquats, les délais excessifs pour les transferts médicaux et l'indifférence structurelle à l'égard de la santé des détenus ont créé des conditions dans lesquelles les prisonniers malades ou âgés courent un risque croissant de décès évitable.
Les familles des prisonniers qualifient souvent ces cas de « morts qui n'auraient jamais dû se produire ».
Dimensions des droits de l'homme
La mort de Nader (Sasan) Jameshourani met en lumière des violations de plusieurs droits fondamentaux, notamment :
- Le droit à la vie
- Le droit à la santé physique et mentale
- Le droit d'accéder aux soins médicaux pendant la détention
Le non-respect de ces droits engage directement la responsabilité des autorités pénitentiaires et des institutions supérieures.
Conclusion et appel à l'enquête
Suite à cet incident, la famille et les proches de Jameshourani réclament une enquête indépendante, un rapport officiel complet et que les responsables rendent des comptes. Son décès illustre de façon tragique la crise persistante de la négligence médicale en prison, une crise qui, si elle n'est pas résolue, continuera de mettre en danger la vie de nombreuses autres personnes.
Source : Iran HRM


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