mercredi 13 mars 2019

Iran : La Commission des femmes du CNRI condamne l’acharnement des mollahs contre Nasrin Sotoudeh

Iran : La Commission des femmes du CNRI condamne l’acharnement des mollahs contre Nasrin Sotoudeh
La Commission des femmes du Conseil National de la Résistance iranienne (CNRI) a condamné la lourde peine de prison prononcée contre la militante iranienne Nasrin Sotoudeh.
Victim de l’acharnement du régime despotique et misogyne des mollahs, la célèbre avocate qui purge une peine de prison de cinq ans, a été condamnée à dix années d'emprisonnement supplémentaires et 148 coups de fouet, ont rapporté les médias. Pour sept chefs d'accusations regroupés dans un même dossier, elle aurait été condamnée au total à 33 années de prison.

Cette lauréat du Prix Sakharov pour la liberté de l'esprit décerné par le Parlement européen en 2012, a été accusé de « conspiration» et «propagande contre le système» islamiste, appartenance à une organisation de défense des droits humains interdite, participation à une campagne pour l'abolition de la peine de mort en Iran ou encore «atteinte à l'ordre public».
Nasrin Sotoudeh a défendu des activistes et les prisonniers politiques, ainsi que des condamnés à la peine de mort pour des crimes commis lorsqu'ils étaient mineurs. Elle a été arrêtée une première fois en 2010 pour avoir défendu des opposants arrêtés lors du soulèvement populaire de 2009 contre le régime du Guide suprême Ali Khamenei. Elle a été de nouveau arrêté le 13 juin 2018 en raison de son soutien à des femmes ayant manifesté contre le port obligatoire du voile. Elle avait alors appris qu'elle avait été condamnée à cinq ans de prison "par contumace" sur des accusations d'espionnage.
Condamnation internationale
Le gouvernement français s'est dit préoccupé par cette injustice dans une déclaration et a réitéré son attachement à la liberté d’opinion et d’expression. Le président français a récemment salué et soutenu l’engagement de Nasrin Sotoudeh en l’associant au Conseil consultatif pour l’égalité femmes-hommes du G7. À la veille de la Journée internationale des droits des femmes, elle s'est vu remettre une lettre d'un représentant de l'ambassade de France à Téhéran, signée par Emmanuel Macron.

De son côté l’Union européenne a régit à cette mesure répressive. « La récente condamnation de l'avocate iranienne des droits de l'homme Nasrin Sotoudeh à au moins sept ans de prison est une évolution inquiétante », a déclaré le porte-parole de l’UE. « L'Union européenne note que le droit de manifester pacifiquement, ainsi que le droit d'exprimer son opinion de manière non violente, sont les pierres angulaires du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, auquel l'Iran est partie. L'UE attend un réexamen immédiat de sa condamnation. »
Amnesty International a pour sa part déclaré : « Il est scandaleux que Nasrin Sotoudeh puisse être condamnée à près de 40 ans de prison et 148 coups de fouet parce qu’elle mène des activités pacifiques en faveur des droits humains, et notamment parce qu’elle a défendu des femmes protestant contre les lois dégradantes relatives au port obligatoire du voile (hijab) en Iran. Nasrin Sotoudeh doit être libérée immédiatement et sans condition, et sa condamnation doit être annulée sans délai. C’est la condamnation la plus sévère recensée par Amnesty International contre un défenseur des droits humains en Iran ces dernières années, ce qui laisse à penser que les autorités, encouragées par l’impunité généralisée en matière de violations des droits humains, durcissent leur répression. »

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