mardi 12 mars 2019

Qui est Ebrahim Raissi, le nouveau chef du judiciaire en Iran


Sanabargh Zahedi ONU IranCSDHI - Basé sur la plus grande organisation de défense des droits humains au monde et selon les plus hauts responsables iraniens de l'époque, Ebrahim Raisi devrait être considéré comme un grand criminel et non comme le chef du pouvoir judiciaire, a estimé Sanabargh Zahedi, le président de la commission de la Justice du CNRI.

Il intervenait dans une réunion à l'ONU en marge de la 40e session du Conseil des droits de l'homme à Genève, sur la situation des droits de l'homme en Iran et le massacre des prisonniers politique en 1988 dans ce pays. Voici son intervention :
Ebrahim Raisi est sur le point de devenir le chef du pouvoir judiciaire du régime des mollahs. En 1988, il était un membre clé du comité de la mort dans le massacre des prisonniers politiques. Cette nomination est une insulte à tous les principes des droits universels de l'homme. Ebrahim Raisi était l'un des quatre mollahs à qui l'Ayatollah Montazeri s'est adressé lors des massacres de 1988 et qui leur a dit :
« Le plus grand crime commis sous la République islamique et pour lequel l'histoire nous condamnera a été commis par vous. Vos noms seront à l'avenir gravés dans les annales de l'histoire comme des criminels ».
La Fédération internationale des droits humains, Human Rights Watch, ainsi que d'éminents avocats internationaux ont décrit le massacre des 30 000 prisonniers politiques en 1988 comme un crime contre l'humanité.
Selon un récent rapport d’Amnesty International : « Certains actes, notamment les exécutions extrajudiciaires et les disparitions forcées, lorsqu'ils sont commis dans le cadre d’une attaque généralisée ou systématique dirigée contre une population civile en vertu d’une politique étatique ou organisationnelle, constituent un crime contre l’humanité ».
La déclaration d'Amnesty International du 12 décembre, publiée en même temps que son rapport détaillé sur le massacre, identifiait cinq personnes comme étant les principaux auteurs de ce crime : Ebrahim Raisi, Alireza Avaei, Mustafa Pourmohammadi, Morteza Eshraghi et Hossein Ali Nairi.
Ainsi, basé sur la plus grande organisation de défense des droits de l'homme au monde et selon les plus hauts responsables iraniens de l'époque, Ebrahim Raisi devrait être considéré comme un grand criminel et non pas comme le chef du pouvoir judiciaire.
Après avoir participé au massacre des prisonniers politiques en 1988, Ebrahim Raisi (avec Hussein Ali Nayeri) a gagné la confiance totale de Khomeiny et il est devenu son représentant pour les crimes qui ont suivi. Les documents publiés dans le livre de Khomeiny intitulé Sahife Noor montrent que ces auteurs de violations des droits de l'homme violeront la justice pendant de nombreuses années. Dans plusieurs ordonnances écrites par Khomeyni au Conseil judiciaire suprême, il a souligné que le conseil n'avait pas le droit de créer des restrictions aux actes commis par ses représentants.
Lors du soulèvement de 2009, Ebraham Raisi a de nouveau été un acteur clé de la répression étatique. Il faisait partie d'un comité de trois membres, formé par l'ancien chef du pouvoir judiciaire, Shahroudi, chargé de déterminer le sort des personnes arrêtées lors du soulèvement.
C'est dans cette position que, dans une interview à la télévision officielle, il a déclaré :
« L’arme n’est pas seulement une épée, ce n’est pas seulement une arme à feu, elle peut aussi être une arme blanche. Parfois, c’est un morceau de bois… parfois une pierre… Ce qui s’est passé lors de l’Achoura pourrait être un exemple de Moharebeh (inimitiés contre Dieu) ... Moharebeh est parfois une organisation. Une organisation peut être un Moharebeh (celui qui mène une guerre contre Dieu), à l'instar de l'organisation des hypocrites (nom péjoratif de l'OMPI / MEK), parce que cette organisation est Moharebeh, toute personne, de quelque manière que ce soit, en toute circonstance, qui l’aide, est Moharebeh ».
En défense au massacre de 1988, Ebraham Raisi a expliqué pourquoi il devrait être félicité et salué pour ce crime. Le 9 décembre 2018, il a déclaré :
« Le héros de la lutte contre l'hypocrisie dans ce pays est l'Imam Khomeiny. Tous ceux qui se sont battus contre les hypocrites de ce pays devraient être glorifiés ».
Dans ce contexte, il présidera le pouvoir judiciaire qui, selon son prédécesseur, Sadegh Larijani, aurait ouvert 16 millions d’affaires par an. De la sorte, Khamenei confie le bien-être de dizaines de millions d’Iraniens à quelqu'un qui n’a pas d’autres antécédents que le meurtre et les crimes contre l’humanité dans ses états de service.
Un point important dans le nouveau rapport d’Amnesty International est qu’après un examen approfondi, l’organisation estime que le crime contre l’humanité se poursuit, car le régime iranien tente toujours de couvrir ce crime, notamment en détruisant les charniers des victimes.
Tous ceux qui ont été nommés par Khomeiny ou Khamenei à la tête du Conseil suprême de la magistrature ou à la tête du pouvoir judiciaire, tels que Beheshti, Mousavi Ardebili, Mohammad Yazdi, Mahmoud Shahroudi et Larijani, font partie des plus grands criminels de ce régime. Mais la nomination d'Ebrahim Raisi, qui est le pire d'entre eux, est un autre message, car, en tant que membre de la Commission de la mort, il était au cœur d'un crime contre l'humanité qui, selon Amnesty International, se poursuit encore de nos jours.
Il devrait être traduit devant une cour criminelle internationale pour répondre de ses crimes. Mais dans le régime des mollahs, il occupe le poste de chef du pouvoir judiciaire.
Ce faisant, Khamenei a clairement exprimé sa position contre le peuple iranien qui s’est levé et contre l’OMPI, qui souhaite renverser ce régime. Le régime veut empêcher l'expansion du soulèvement en recourant à plus de répression et à plus d'exécutions. Mais il semble qu'il soit trop tard et Raisi et tous les autres auteurs de crimes contre l'humanité doivent comparaître devant la Cour pénale internationale.
Nous demandons aux Nations Unies de répondre positivement à l'appel d'Amnesty International en faveur d'un mécanisme international indépendant, impartial et efficace pour lutter contre le massacre des prisonniers politiques en Iran.

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