jeudi 21 mars 2019

Les Iraniennes qui protestent contre les lois sur le hijab sont agressées par des justiciers progouvernementaux


femme hijab iran Les femmes iraniennes ont commencé à filmer quotidiennement la violence à laquelle elles sont confrontées et à partager leurs vidéos sur les médias sociaux. Les auteurs des attaques, comme ceux qui sont partagés sur les médias sociaux, sont des milices pro-gouvernementales ou des policiers en civil qui se confrontent et attaquent les femmes qui défient les lois iraniennes sur le hijab au nom de la défense de la « décence publique ». Ils semblent devenir plus hardis dans leurs agressions.

Les iraniennes sont confrontées au harcèlement quotidien et à des agressions violentes. Philip Luther, directeur de la recherche et du plaidoyer pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord d’Amnesty International, a évoqué ce problème. « Les vidéos de ces dernières semaines montre les niveaux choquants de mauvais traitements que les femmes iraniennes subissent quotidiennement de la part de la police de la moralité ou de voyous pro-gouvernementaux simplement pour avoir osé défier les lois du pays sur le hijab obligatoire », a-t-il déclaré. « Les lois iraniennes sur le hijab obligatoire sont non seulement profondément dégradantes et discriminatoires, mais elles sont également utilisées pour justifier des agressions violentes contre des femmes et des filles dans les rues ».
La police de la moralité arrête au hasard des femmes dans la rue et les insulte et les menace, ou leur ordonne de tirer leur foulard en avant. Les agents leur remettent des mouchoirs pour essuyer leur maquillage. Ces hommes agressent souvent physiquement les femmes, les giflent au visage, les frappent avec des matraques, les menottent et les mettent dans des fourgons de la police.
Au cours d’une confrontation qui aurait commencé après qu'un militant indépendant ait ordonné à une femme de porter son hijab correctement, la vidéo mise en ligne montre l'homme qui crie dessus, l'insulte puis lui vaporise au visage de ce qui semble être du gaz poivré.
Une autre vidéo montre un homme en train de hurler - insultant et ordonnant à une femme de mettre son foulard. La femme crie qu'il a menacé de tirer sur elle avec un pistolet paralysant, et l'homme répond : « Je ne vous ai pas tiré dessus. Je vous l'ai seulement montré ».
Un homme en civil que l'on voit dans une autre vidéo se trouvant à côté d'un fourgon de la police de la moralité a pointé une arme à feu sur des hommes et des femmes non armés qui sont intervenus lors de l'arrestation violente d'une femme qui ne portait pas de foulard. On peut entendre la personne qui a filmé la vidéo, affirmant qu’elle-même et d’autres membres du public avaient dû sauver la femme de la police de la moralité, qui avait saisi ses clés de voiture et tentait de la pousser dans leur fourgon.
Ces vidéos font partie de la campagne My Camera, My Weapon, dans laquelle les défenseurs des droits des femmes iraniennes tentent de sensibiliser le public au harcèlement et aux agressions dont sont victimes les femmes et les filles dans les rues d’Iran.
Sous le feu des projecteurs, de nombreux défenseurs des droits humains craignent que les autorités iraniennes alimentent les attaques visant à faire taire les femmes, maintenant qu'elles ont le courage de dénoncer le hijab forcé.
« Ces agressions brutales visant les femmes et les filles constituent une violation de leur droit d'être protégées contre les traitements cruels, inhumains et dégradants en vertu du droit international », a déclaré Philip Luther. « Des millions de femmes iraniennes se voient refuser le droit d'être traitées avec dignité et de vaquer à leurs occupations quotidiennes sans craindre la violence ni le harcèlement ».
En Iran, les femmes et les filles ne sont pas autorisées à sortir de chez elles sans un foulard couvrant leurs cheveux. Leurs bras et leurs jambes doivent également être recouverts de vêtements amples. La loi iranienne exige que les femmes et les filles, âgées de neuf ans à peine, ne soient pas vues en public sans foulard. La violation de cette loi entraîne une peine de 10 jours à deux mois de prison ou une amende.
L’exemple le plus choquant de la répression croissante est l’affaire de Nasrin Sotoudeh, éminente avocate spécialiste des droits de l’homme, condamnée à 38 ans de prison et 148 coups de fouet.
Source : Stop au Fondamentalisme

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