L'audience d'appel des chrétiens est à nouveau reportée, sans excuse

CSDHI - Une autre audience d'appel dans une vieille affaire judiciaire contre un pasteur irano-assyrien, sa femme et trois convertis chrétiens a été reportée aujourd'hui à Téhéran en Iran.

Victor Bet-Tamraz, son épouse Shamiram Issavi et les convertis chrétiens, Hadi Asgari, Kavian Fallah-Mohammadi et Amin Afshar-Naderi risquent entre cinq et 15 ans de prison en raison de leurs activités chrétiennes.

Mais depuis leur condamnation - Victor et les trois convertis en juillet 2017 et Shamiram en janvier 2018 - de nombreuses audiences d'appel ont été programmées, mais n'ont été que reportées.

Parmi les excuses invoquées par le passé, on peut citer le fait que tous les accusés n'ont pas été convoqués officiellement, que le tribunal était « trop bondé » et qu'un nouveau juge a été désigné pour l'affaire.

Cette fois, aucune excuse n'a été donnée. Au lieu de cela, après une longue attente à la branche 36 du tribunal révolutionnaire islamique de Téhéran, Victor, Shamiram et leurs avocats se sont simplement fait dire que l'audience avait été annulée - leurs avocats et ceux des trois convertis n'ont même pas été autorisés à entrer dans la salle.

La fille de Victor et Shamiram, Dabrina, a déclaré que les avocats étaient « en fait assez soulagés », car lors de l'audience précédente, un autre des clients de l'avocat n'avait pas réussi à faire annuler une peine de 15 ans de prison.

« Ils craignaient que la peine de mes parents soit également confirmée si le tribunal se réunissait, comme lors de la précédente audience », a expliqué Dabrina à Article18.

Aucune nouvelle date ne leur a été communiquée pour la date de la prochaine audience prévue, qui pourrait - ou non - avoir lieu.

Avant l'audience, Dabrina avait parlé de ses angoisses ; elle a déjà déclaré que la saga actuelle est en soi une sorte de « torture » pour elle et ses parents.
« Maintenant que nous avons un nouveau juge, nous ne savons pas comment il va réagir aux détails de l'affaire », a déclaré Dabrina à Article18 vendredi. « Lors de la précédente audience, il a assuré à mes parents qu'il essaierait de clore l'affaire et d'en finir le plus rapidement possible. Ce que cela signifie, nous ne le savons pas.

« Je suis inquiète, personnellement, et mes parents, ils continuent, ils sont forts et croient que la volonté de Dieu sera accomplie.

« La dernière audience, en février, qui a été reportée après avoir échoué à convoquer Hadi, était avant toute cette situation liée au coronavirus.

« Je pense que beaucoup de choses sont en suspens à cause de la COVID-19 et je sais que les prisons sont toujours surpeuplées. Il y a beaucoup d'instabilité au sein du gouvernement, mais à quel point cela influence-t-il les cas chrétiens que nous ne connaissons pas.

« Mes parents ont essayé de respecter la distanciation sociale et les mesures d’hygiène du mieux qu’ils pouvaient, mais s’ils vont en prison, les prisons ne sont pas un environnement sain pour les personnes âgées. Donc, aller en prison, à leur âge (Shamiram a 64 ans, Victor, 65), avec les problèmes cardiaques de ma mère et ceux de mon père, serait inimaginable »

Source : Article 18 – le 1er juin 2020